Culture
Agadir accueille de nouveau le Concert pour la tolérance le 1er novembre
Pour la troisième fois, le Concert pour la tolérance, impulsé par TF1 et produit par Electron Libre, donnera de la voix.
C’est sur la plage d’Agadir qu’une quinzaine d’artistes, en un choix plutôt éclectique, chantera contre le fanatisme, pour la paix et la tolérance.

La planète ne cesse de tomber sur la tête et de Charybde en Scylla. Guerres ouvertes, conflits plus ou moins ouverts, ethnicides et échauffourées interconfessionnelles sont devenus le lot quotidien des humains qui n’en peuvent plus de subir ou seulement de voir tout ce sang répandu, ces incendies allumés, ces êtres immolés au nom de la pureté dont chaque camp prétend être pétri. Aujourd’hui, les faucons paradent, les colombes sont baillonnées ; les démagogues poussent comme des mauvaises herbes, les Savonarole s’épanouissent pendant que les vrais démocrates, les pacifistes sont pris en otages. Le vivre-ensemble, c’est-à-dire en paix aussi bien avec le prochain que le voisin étranger, n’est plus compris. L’autre est l’ennemi à abattre. Par sa seule différence, il est passible de mort. Beaucoup se résignent à cette évolution malheureuse du monde, certains, en revanche, s’en offusquent, et se font un devoir de ramener le monde à plus d’humanité. Avec des armes inoffensives et pacifiques.
Ainsi, la chaîne française, TF1, qui, à chaque saison des feuilles mortes, concocte un concert en faveur de la paix et de la tolérance. La manifestation, qui se voulait, au départ, itinérante, avait jeté l’ancre, en 2005, à Hammamet, en Tunisie. L’année suivante, elle fit cap sur le Maroc. Plusieurs villes s’en disputèrent l’honneur. Ce dernier revint à Agadir. Laquelle ville se transcenda pour s’en montrer digne. Les 21 musiciens firent le reste. Ils étaient visiblement motivés, se dépensant sans compter sur scène, et ponctuant leur tour de chant d’appels à la tolérance. A l’image de Florent Pagny qui nous confiait : «Les artistes, citoyens comme les autres, ont souhaité, avec leur mode d’expression, s’engager contre les guerres et en faveur de la tolérance. Ce concert, c’est la manière des artistes de la scène française de dire, en musique et en chanson, que nous ne voulons plus des conflits, du fanatisme et de l’obscurantisme. Notre combat est celui des droits de l’homme et de la paix.»
Après un passage en Tunisie, le concert s’est déplacé à Agadir, où il récidive cette année
Plus de 120 000 personnes avaient assisté à l’édition gadirie. Ce qui a sans doute encouragé TF1 à reconduire le concert dans la capitale du Souss. Amel Bent, Julie Zenati, Jennifer, Rose, David Hallyday, Chimène Badi, Stanislas, Iam, Mokobo, Kamini, Kenza Farah, Fnaïre, Faudel, Khaled et Najat Atabou étaient de la partie. Tous avaient en commun une détestation profonde pour l’intolérance, et de ce fait tenaient à la manifester, en ne se ménageant pas, débordant souvent sur le temps qui leur était imparti, au grand dam des caméras de TF1, mais à l’immense joie des spectateurs venus en nombre considérable. Deux prestations à Agadir, autant d’énormes succès. Décidément, cette ville est toute faite pour le concert en faveur de la tolérance. On décida, fort légitimement, de l’y replanter.
Contre la haine, variété, rap, reggae, fusion et raï appelés à la rescousse
Une quinzaine d’artistes, peut-être un peu plus, seront présents lors de cette quatrième édition. On reconnaîtra quelques vieilles connaissances. Amel Bent qui, l’année dernière, avait marqué les esprits avec sa chanson Tu n’es plus là. Faudel, dont l’attachement à Agadir n’est plus un secret. IAM, au rap aussi virulent que serpentin, très applaudi lors de la 3e édition. Enfin, Fnaïre, le groupe marocain de fusion appartenant à la fine fleur de ce que l’on nomme la scène alternative marocaine. Le reste des musiciens est peu connu du grand public. Mais comme on dit le plus grand bien de Sheryfa Luna, Natasha Saint Pier, Pauline, Myriam Fares, David Tavare, Louisa Joseph ou Marc Antoine, faisons-leur confiance et promettons-nous quelques découvertes qui nous étonneront.
Variété, rap, reggae, fusion et raï seront mobilisés contre la haine sous tous ses visages. Ne serait-ce que pour encourager cette louable intention, Agadir vaut la peine de s’y transporter.
