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Affaires

Un spécialiste du commerce international à  la tête du CMPE

Maîtrise en sciences politiques, masters en commerce international et en diplomatie, chargé d’études chez Merril Lynch et à  l’ONU : il s’est bà¢ti un solide CV aux Etats-Unis.
A son retour au pays en 2002, il passe une année aux Affaires étrangères avant d’être nommé conseiller économique à  l’ambassade du Maroc en France.
Son pari : donner une nouvelle dimension au Centre marocain de promotion des exportations.

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Quand il est revenu au pays, en 2002, bardé de diplômes et fort d’une expérience professionnelle impressionnante, Saâd Benabdallah, nouveau DG du Centre marocain de promotion des exportations (CMPE), ne s’attendait pas à se voir proposer un poste de conseiller au ministère des affaires étrangères et un salaire de 6 000 DH. Il l’accepte, pourtant, et s’attelle à la tâche sans trop se lamenter sur son sort. Il s’accroche et se fait petit en attendant de voir venir.

En un peu moins d’une année, il allait être récompensé puisqu’il sera nommé dès 2003 conseiller économique et commercial auprès de l’ambassade du Maroc à Paris. Que s’était-il donc passé entre-temps ? Il jure ses grands dieux qu’il n’en sait strictement rien.

Mais revenons sur le parcours assez étonnant d’un homme bourré de talent et assoiffé de connaissances et de reconnaissance. Saâd Benabdallah est né à Rabat en 1973 d’un père officier de l’armée de l’air et d’une maman cadre au ministère des finances.

C’est dire que droiture, probité et application dans les études sont, dans la famille, des valeurs «cultivées» au quotidien. Tant et si bien que son père, impressionné par ses bonnes notes, le pousse, alors qu’il a à peine dix ans, à passer le concours de l’école militaire de Kénitra. Retenu, il y passe une année, à l’issue de laquelle il avouera à ses parents ne pas s’y sentir à l’aise.

Ils sont déçus mais le laissent faire ce qu’il souhaite. Il reprend donc des études classiques et passe un bac «sciences expérimentales», en 1992. Mais ce ne sont pas les matières scientifiques qui l’intéressent. Il se destine en fait à une «carrière à l’international», sans trop savoir laquelle. Et celle-ci va effectivement s’ouvrir devant lui.

Des talents reconnus de communicateur
Après le bac, Saâd Benabdallah s’envole d’abord pour Londres, en vue d’y parfaire sa connaissance de l’anglais. Puis il s’installera aux Etats-Unis pour obtenir une maîtrise en sciences politiques, en 1996, à la Montclair State University, dans le New Jersey.

Au début, ce sont ses parents qui prennent en charge ses études, mais il lui faudra bien subvenir à ses autres besoins. Il fera, se rappelle-t-il, du tutoring (donner des cours de français ou de maths), ce qui lui rapportait entre 300 et 400 dollars par semaine.

Ce qui ne l’empêchera pas de «collectionner» les diplômes par la suite. Une bourse américaine qui lui sera accordée dès la 2e année d’université lui permettra d’avoir les mains libres pour se consacrer entièrement à ses études.

Mais Saâd Benabdallah est aussi un bon communicateur et il se fait élire président de l’association des étudiants étrangers dans ce pays. Ce qui, avoue-t-il, lui donnera de la «visibilité» et lui permettra d’être en contact avec l’environnement de l’université.

Et ce n’est pas tout à fait un hasard si, dès 1996, on lui confie un poste de chargé de mission chez Merril Lynch. C’est là qu’il fait ses premières armes en travaillant sur des portefeuilles clients d’Afrique et des pays du Golfe, jusqu’en 1999.

Son parcours se poursuit à l’Organisation des Nations Unies (ONU), à un poste de chargé d’études, d’analyse et de suivi sur la réforme du secrétariat des Nations Unies. Il s’occupe ensuite de la communication des activités de l’Université des Nations Unies auprès des pays membres.

Talent de communicateur et rigueur anglo-saxonne lui seront très utiles
Entretemps, Saâd Benabdallah ne lâche pas les études puisqu’il va enchaîner deux masters, l’un en commerce international et l’autre en diplomatie et relations internationales.

Plus tard, quand il sera en poste à l’ambassade du Maroc à Paris, et comme si cela ne suffisait pas, il décrochera un master à l’académie diplomatique de Vienne et un certificat de spécialité en négociations internationales à l’ENA, lors de son passage à Paris.

Dans la capitale de l’Hexagone, il a pris en charge tout de suite plusieurs activités, outre son rôle dans la promotion des investissements français au Maroc. En effet, il sera responsable de l’organisation du Tour économique du Maroc dans plusieurs régions françaises.

Il est si actif qu’on le choisit comme chargé de la coordination du comité économique du groupe des ambassadeurs arabes et africains en France. Il est également secrétaire permanent du groupe d’impulsion économique France/ Maroc.

En fait, il connaît bien ses dossiers, celui du Maroc en particulier. C’est qu’il y a travaillé très tôt, comme en témoignent ses mémoires de fin d’études. En maîtrise, il travaille déjà sur l’analyse de la politique étrangère du Maroc. En master, il s’intéresse aux défis et aux opportunités du Maroc face à la mondialisation puis aux relations maroco-américaines.

Ce bagage, qu’il a accumulé au fil des ans, lui sera très utile dans ses nouvelles fonctions de directeur génral du CMPE. Il promet de sortir le centre de son rôle classique pour mieux le cadrer de sorte que la performance et l’efficacité soient «mesurables».

Saâd Benabdallah sait parfaitement que la mutation qu’il compte impulser à l’institution qu’il dirige désormais sous-tend une autre refonte, celle des ressources humaines.

Quoi qu’il en soit, c’est un gros chantier qui l’attend. Ses talents de communicateur et la rigueur anglo-saxonne qu’il a pu acquérir durant ses séjours à Londres et aux Etats-Unis lui seront très utiles.