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Au Royaume

Le verre à  moitié pleinÂ…

Des investisseurs étrangers qui s’intéressent davantage au
Maroc et des industries qui veulent produire moins cher.
Effet de l’accord de libre-échange Maroc-USA.

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Il y a deux façons d’apprécier l’accord de libre-échange signé par le Maroc et les Etats-Unis. La première consiste à considérer que le verre est à moitié vide et donc à dire que cet accord est une menace pour une économie fragile telle que la nôtre. La seconde, celle du verre à moitié plein, consiste à le considérer comme une source d’opportunités, notamment pour l’afflux d’investissements et la mise à niveau forcée des secteurs à la traîne.
Bien entendu, cet accord, où les arrière-pensées politiques et les contraintes économiques ont tenté de faire bon ménage, aura des répercussions sur certains pans de l’économie. Mais, mis à part le cas du médicament, qui reste flou, les autres secteurs ont bénéficié d’une protection pour une durée relativement longue, afin de leur permettre de se préparer.
Mais, de toutes les manières, y a-t-il une alternative ? Hier, c’était l’Europe, aujourd’hui ce sont les Etats-Unis, demain ce sera la Turquie… Le Maroc a fait le choix du libéralisme. Il doit l’assumer. L’Etat, en mettant en place les réformes sectorielles nécessaires, les chefs d’entreprises, en se défaisant de leurs réflexes de rentiers. Aurions-nous voulu continuer à être une économie protégée que nous ne l’aurions pas pu. L’ouverture s’impose à nous et c’est, au final, le consommateur qui en profitera.
Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences de l’accord, mais deux événements qui se sont produits depuis sa signature incitent à l’optimisme.
D’abord, l’intérêt évident manifesté depuis quelques jours par les investisseurs étrangers à notre marché. Français, italiens, américains, espagnols… ils sont tous intéressés par cette tête de pont que peut constituer le Maroc entre l’Europe et les Etats-Unis. Certes, cet intérêt n’est pas nouveau, c’est plutôt le nombre de demandes, en si peu de temps, qui l’est. Effet de l’accord de libre-échange.
Ensuite, les aviculteurs ont manifesté leur intention de ramener le prix de revient du poulet à 8 DH/kg et sollicitent l’aide de l’Etat pour cela. La raison : une mise à niveau motivée par la perspective d’un démantèlement inévitable. Encore un effet de l’accord de libre-échange.
Cet accord n’est certes pas la panacée, mais, au moins, il booste l’investissement et pousse à accélérer cette mise à niveau que tout le monde estime nécessaire sans trop faire d’efforts pour s’y mettre.