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Au Royaume

Les petits oublis de RSF

liberté de la presse

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Présenté le 13 février, le rapport annuel de Reporters Sans Frontières (RSF) sur la liberté de la presse dans le monde a une fois de plus adopté une attitude mitigée vis-à-vis du Maroc. D’un côté, RSF, qui note que 34 organes de presse ont été censurés et 20 journalistes condamnés à la prison au Maroc depuis l’avènement du Roi Mohamed VI, il y a 8 ans, indique que les journalistes marocains qui «osent franchir les lignes rouges» sont aujourd’hui «de plus en plus nombreux à le faire sans pour autant se retrouver tous sur les bancs des tribunaux».
D’un autre côté, l’ONG relève des faits qui, selon elle, ont joué en défaveur du Maroc. L’on note les 56 jours de prison de M. Hourmatallah, journaliste à Al Watan, le procès intenté à A.R. Benchemsi, directeur des hebdomadaires TelQuel et Nichane, pour un éditorial assimilé à une attaque contre la personne du Souverain. Le projet de code de la presse, qui tarde encore à voir le jour, fait également l’objet de critiques: RSF note qu’il prévoit toujours des peines d’emprisonnement.

On fera quand même remarquer à RSF que la suppression desdites peines d’emprisonnement doit passer par une réforme du Code pénal puisqu’elles y sont incluses et que s’il y a eu plus de censure, il y a également eu plus de dérives, corollaire d’une plus grande liberté de la presse.

RSF adopte en fait une politique de deux poids deux mesures. Ainsi, quand il s’agit du Maroc ou d’un autre pays arabe, ses communiqués sont plutôt virulents, particulièrement pour les cas des poursuites liées à des articles concernant le chef de l’Etat. En revanche, quand un hebdomadaire français parle d’un SMS envoyé par M. Sarkozy à son ex-épouse et se retrouve poursuivi au pénal, RSF adopte une position plutôt molle. N’est-ce pas M. Ménard ? On rappellera aussi à RSF que le Souverain a décidé depuis deux ans de ne plus poursuivre les journalistes pour diffamation.