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«L’accompagnement est, aujourd’hui, plus important que le financement»
Un accompagnement de qualité et un taux de réussite important. Des performances qui ont favorisé l’élaboration d’une nouvelle feuille de route pour optimiser la mission du Technopark et renforcer son implantation régionale.

• La Vie éco : Que peut-on retenir de ces 20 premières années d’existence du Technopark ?
Lamia Benmakhlouf : Le Technopark vient de fêter ses 20 ans et le bilan est bien plus que satisfaisant. Nous avons accompagné plus de 3000 start-up et 1 400 accompagnements directs par MITC la société de gestion du Technopark. Nous gérons cinq sites actuellement à Casablanca, Rabat, Tanger et Agadir, en plus de la Cité de l’innovation. Nous comptons toujours près de 500 start-up dans les technologies de l’information et de la communication, le développement durable et les industries créatives. Ce qui importe aujourd’hui c’est la qualité de l’accompagnement qui permet à l’entreprise, après 5 ans d’incubation, de se développer et d’être plus mature pour quitter le Technopark et laisser la place à d’autres start-up.
• Quel est le taux de réussite enregistré ?
Le taux de réussite, après deux années, ce qu’on appelle la traversée de la Vallée de la mort, est de 86%. Le taux d’échec est très faible et se situe à 14%. Ces start-up peuvent alors soit se repositionnent sur d’autres projets ou intègrent le salariat dans des start-up du Technopark même. Autre indicateur de la réussite c’est le taux de l’internationalisation, puisque 25% des start-up exportent leurs solutions à l’étranger, surtout dans les pays de l’Afrique. Enfin, on retiendra que le taux de pérennité des start-up, cinq années après avoir quitté l’incubateur est de l’ordre de 89%. Elles s’agrandissent et réalisent plus de CA et emploient plus d’effectifs. Donc, là, on peut dire alors que l’on a accompli notre mission.
• Vous avez adopté une nouvelle feuille de route. Pouvez-vous nous dire quels en sont les axes ?
Notre nouvelle vision nous permettra de nous repositionner sur l’offre d’un accompagnement plus large, plus inclusif et plus efficace. Car l’accompagnement est, aujourd’hui, plus important que le financement. Une start-up, si elle n’est pas bien accompagnée, son financement ne lui servira pas pour beaucoup. Nous voulons un accompagnement plus accessible et adapté aux diverses étapes du développement de la start-up. Par ailleurs, notre feuille de route prévoit l’accès au financement, aux marchés, aux compétences et à l’innovation.
• Vous mettez aussi l’accent sur la régionalisation ?
La nouvelle stratégie se base sur la régionalisation. En plus des cinq sites actuels, nous voulons offrir notre accompagnement à tous les talents marocains et nous travaillons sur trois projets sur les deux prochaines années à Fès, Oujda et Tiznit. Notre ambition est, sur les 5 ans à venir, de couvrir toutes les régions du pays.
