Au Royaume
Safari sur la route Casa-Marrakech
l’état de la chaussée se dégrade

Ceux qui ont eu récemment l’occasion d’emprunter la route nationale N° 9 (RN9) menant de Casablanca à Marrakech l’auront constaté. Fissures, bosses, creux, effritement par endroits, etc., à croire que l’on roule sur une route tertiaire. On en revient tout simplement… secoué.
Cette appréciation n’est pas du goût de la direction des routes qui affirme que l’entretien se fait convenablement aux normes tout en tenant compte des urgences et contraintes budgétaires.
A voir… Faisons le calcul : le Maroc dépense, bon an mal an, un milliard de DH pour l’entretien et la réfection des routes. La réfection d’un tronçon, censé durer entre 8 et 10 ans, coûte, selon les difficultés du terrain, entre 800 000 et 1,6 MDH par km. En adoptant la technique du recyclage, de plus en plus prisée, on arrive à faire baisser le coût de 20%. Pour les 228 km de Casa-Marrakech, et en prenant un coût moyen de 960 000 DH par km, on arrive donc à 219 MDH.
Dilemme : faut-il affecter le cinquième des ressources à cette seule route au détriment d’autres tronçons ?
La réponse se trouve dans une autre question : est-il concevable que l’une des principales routes du pays, qui accueille un trafic de pointe de 29 000 véhicules par jour, et menant de surcroît à l’une des villes touristiques les plus huppées du bassin méditerranéen, soit dans cet état ? Non, quitte à augmenter le budget ou à faire des réallocations, sachant que, dans l’ensemble, 65% du réseau routier sont dans un état jugé «moyen à bon».
A moins que l’on ne fasse l’impasse sur cette nécessaire réfection en se disant que l’autoroute sera prête d’ici mars 2007 ! Mauvais calcul, les statistiques prouvent que le taux de fréquentation de la route nationale ne baisse que de 50%, et puis, de toutes les manières, il s’agit d’une ROUTE NATIONALE.
