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La demande intérieure toujours en amélioration

Elle se maintient grâce aux mesures de soutien de l’Etat. Aussi bien les crédits à la consommation que ceux à l’équipement sont en progression. La consommation interne devrait rester modérée au 3e trimestre.

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La demande intérieure au Maroc se maintient, même dans un contexte de forte augmentation des prix à la consommation. Après une hausse de 9,1% durant l’année passée, au lieu d’une baisse de 6,5% en 2020, elle devrait se maintenir, bénéficiant essentiellement des mesures de soutien visant à limiter l’impact de l’inflation importée, sur le pouvoir d’achat des ménages.

Il faut dire aussi que le contexte de taux bas continue de stimuler cette demande, notamment à travers les crédits. En effet, l’encours des prêts à la consommation a augmenté à fin mai de 3,3% par rapport à la même période de l’année dernière, pour atteindre 57 milliards de DH. Pour leur part, les transferts des MRE poursuivent leur trend haussier, pour se hisser à 38,3 milliards de DH, en progression de 5% sur une année glissante. Notons que ces transferts ont affiché un rythme soutenu depuis 2020 où ils se sont établis à 68 milliards de DH et près de 94 milliards de DH en 2021. Ainsi, la consommation des ménages reste maintenue, quoi que d’une ampleur moins dynamique, estime le HCP, affichant une hausse de 1,8%, en variation annuelle, au lieu de 13,6% au cours du même trimestre de l’année passée. Ce surplus aurait profité, en grande partie, aux dépenses de services, notamment celles de santé et de communication, alors que les dépenses consacrées aux produits manufacturés, notamment importés, auraient sensiblement reculé. En parallèle, un autre indicateur atteste du maintien de cette demande interne. Il s’agit des emplois créés qui ont augmenté de 40 000 au 1er trimestre, au niveau national.

De son côté, l’investissement se poursuit, selon la DEPF. D’un côté, l’investissement du budget général de l’Etat s’est apprécié de 16,7% sur la même période et de l’autre, les importations des biens d’équipement et des demi-produits sont toujours sur un trend favorable avec des hausses de 14% et 50% respectivement. D’autant que, depuis le début de cette année, l’encours des crédits à l’équipement a connu une amélioration de 2% à 175 milliards de DH. Cela dit, sur une année glissante, il ressort en recul de 2,8%.

Toutefois, selon le HCP, l’investissement aurait poursuivi son repli au 2e trimestre 2022, au rythme de 1,3%, en variation annuelle. Cette évolution aurait été, particulièrement, attribuable à la poursuite du mouvement du déstockage des entreprises, amorcé au début de l’année, notamment dans le secteur des industries extractives et au ralentissement des investissements en construction. L‘investissement en produits industriels se serait, pour sa part, légèrement amélioré, dans le sillage d’un accroissement des importations de biens d’équipement industriel. Il est à rappeler que 15 projets d’investissements ont été approuvés, lors de la tenue de la commission des investissements, le 20 avril dernier, pour un montant global de 10,8 milliards de DH. Ils devraient permettre de créer 2 907 emplois directs et indirects dans différents secteurs d’activité économiques, parmi lesquels figure, le secteur des télécommunications (près de 53% du montant global projeté), suivi en seconde position par le secteur de l’industrie (avec une part de près de 30%). Au 3e trimestre, la demande intérieure nationale resterait modérée, compte tenu du contexte de poursuite du ralentissement de la consommation des ménages et de l’investissement. En variation annuelle, son rythme de croissance s’établirait à 1,6%. Dans ces conditions, la valeur ajoutée hors agriculture croîtrait de 2,9%. L’essentiel de cette hausse serait attribuable au secteur tertiaire, notamment les services publics et le tourisme, alors que le secteur secondaire poursuivrait son redressement à un rythme modéré, tiré par une hausse de la valeur ajoutée des industries manufacturières de 1,3%.

La demande extérieure à destination du Maroc en hausse grâce à un effet prix

La demande extérieure adressée au Maroc, poursuit son redressement également. Les exportations ont atteint sur les 5 premiers mois 176 milliards de DH, en hausse de 40,7% par rapport à la même période, une année auparavant. Cette performance est redevable notamment au secteur des phosphates et dérivés qui a bénéficié d’un effet prix favorable au profit des engrais dont le prix a plus que doublé, passant de 3 400 DH/tonne à plus de 8 000 DH. Si l’on se tient aux quantités, elles ont baissé de 10,2%. De leur côté, les ventes automobile ont progressé de 24% à 41 milliards de DH. Les secteurs agricole et agroalimentaire ont noté le même niveau de progression avec des écoulements de l’ordre de 40,2 milliards de DH. Par ailleurs, les importations ont augmenté de 39% à 82,6 milliards de DH, portées notamment par la facture énergétique qui s’est élevée à 54,6 milliards, soit près du double de son niveau enregistré une année auparavant.