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Haro sur la tomate marocaine

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Les producteurs européens de tomates fraîches sont en colère et ils le font savoir. Après la plainte déposée en février 2004 par la fédération espagnole de l’agriculture auprès de l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf), c’est au tour des organisations professionnelles de six pays producteurs (Espagne, Pays-Bas, France, Belgique, Pologne et Royaume-Uni) de faire cause commune pour défendre leurs intérêts. Ils estiment que la concurrence des tomates marocaines a anéanti leurs marges.
En fait, ce qui gêne les producteurs européens ce n’est pas tant les importations mais le fait que les importateurs de tomates ne se seraient pas acquittés des taxes dues en vertu de l’accord entre le Maroc et l’UE. Explication : les importateurs se font livrer au cours des périodes où les prix intérieurs sur le marché sont assez élevés, ce qui leur permet de ne pas payer de taxes et donc d’écouler leur marchandise à des prix intéressants. La fédération espagnole estime cette fraude à 4 millions d’euros de taxes correspondant à 21 169 tonnes de tomates (sur un total de 176 000 tonnes importées) vendues entre octobre 2003 et mai 2004. Après avoir tenu deux réunions début décembre, à Madrid et à Paris, les associations professionnelles ont donc décidé de porter plainte. La tomate marocaine n’est pas la seule mise en cause. Celle en provenance de Turquie est également mise à l’index. Selon les médias français, la moitié des 1 200 producteurs de tomates de l’Hexagone pourraient déposer le bilan si la situation persistait.