Affaires
Demande intérieure : La dynamique 2021 devrait se poursuivre
La consommation des ménages a affiché un regain de vigueur. L’investissement montre des signes de rétablissement. Les entreprises immatriculées auprès de l’OMPIC en hausse de 23%.

La demande intérieure au Maroc a affiché une bonne reprise en 2021. Selon la dernière note de la DEPF, un regain de vigueur de la consommation des ménages est constaté, grâce principalement à l’orientation favorable de leurs revenus. La réalisation d’une bonne campagne agricole y est pour beaucoup certes, mais elle a été accompagnée également d’une dynamique favorable des transferts des MRE qui ont augmenté de 36,8% à 93,3 milliards de DH. A côté, la création d’emplois a enregistré une reprise avec 197 000 emplois rémunérés créés et l’encours des crédits à la consommation se sont améliorés de 2,7% pour atteindre 55,7 milliards de DH.
Cette fermeté est confirmée également par le HCP, qui, dans son point de conjoncture du mois de janvier dernier, a estimé que les dépenses de consommation continuent de s’apprécier. Cependant, dans un contexte de renforcement des tensions inflationnistes, elles auraient augmenté de 2,4% au 4e trimestre, au lieu d’une hausse de 5,8% un trimestre auparavant. La consommation des administrations publiques, elle, se serait renforcée de 11,2%, contre 5,2% au 3e trimestre, tirée par une expansion des dépenses de fonctionnement.
De son côté, l’investissement profite du redressement de l’économie nationale qui, lui, bénéficie de l’amélioration de la situation sanitaire dans le pays. Les signes de rétablissement se manifestent notamment à travers le redressement des importations des biens d’équipement de 12,5% à fin 2021 à 123,8 milliards de DH et la hausse des recettes des IDE de 17% à 32,2 milliards de DH. Ces performances interviennent parallèlement à l’effort soutenu de l’investissement budgétaire (+8,2% par rapport à fin janvier 2021). Ainsi, l’investissement brut se serait accru de 8,1%, consécutivement à la reprise de l’investissement dans l’industrie et le BTP notamment. Toutefois, l’encours des crédits à l’équipement s’est enfoncé, avec une baisse de 4,4% l’année précédente à 172 milliards de DH, sachant qu’une année auparavant il a accusé un recul de 2,2%.
Le rétablissement de l’investissement se matérialise également à travers la dynamique enregistrée au niveau des créations d’entreprises. Selon l’OMPIC, ce sont 104 748 entreprises qui ont été immatriculées au registre de commerce en 2021, contre 84 959 une année auparavant, soit une hausse de 23,3%. Il faut dire que l’investissement ne pourrait que prendre un bon élan, puisque le nouveau projet de Charte de l’investissement est à l’étape d’achèvement. Comme il a été préparé conformément aux recommandations édictées par le Nouveau modèle de développement qui privilégient le renforcement de la part de l’investissement privé dans l’investissement global au Maroc, à l’horizon 2035, ce projet de Charte vise le renforcement de la création d’emplois, la priorisation des secteurs porteurs pour l’économie nationale et la promotion d’un développement équitable des territoires.
En tout cas, la demande intérieure nationale devrait poursuivre son accroissement au début de l’année 2022, avec un rythme en légère décélération, notamment au niveau des dépenses des ménages. Les dépenses publiques devraient poursuivre, quant à elles, leur tendance haussière, situant la hausse de la consommation publique à 4,5%, en variation annuelle. L’investissement brut devrait donc progresser au rythme de 7,8%, tiré par la bonne orientation de l’investissement en biens d’équipement industriel et de BTP.
La demande extérieure en faveur du pays n’a pas fait défaut
La demande extérieure adressée au Maroc s’est redressée également, avec des exportations de l’ordre de 327 milliards de DH, en hausse de 24,3% par rapport à 2020 et de 15% comparativement à 2019. Cette performance est redevable notamment au secteur des phosphates et dérivés. Cela dit, hors OCP, les exportations ont affiché une hausse de 16,4% pour atteindre 247 milliards de DH. Les ventes du secteur automobile se sont accrues de 15,9% à 83,8 milliards, soit un niveau supérieur à celui enregistré, en 2019, de 80,2 milliards. Cela s’explique, principalement par la hausse des ventes du segment de la construction de 35,2%. D’autant que le nombre de voitures de tourisme exportées a augmenté de 18,6%, totalisant 358 745 voitures en 2021. En face, les importations de biens ont atteint 526,6 milliards de DH, en hausse de 24,5% en glissement annuel et de 7,3% par rapport à fin 2019. Cette évolution fait suite à l’augmentation des achats de l’ensemble des groupes de produits, principalement ceux des produits finis de consommation, des produits énergétiques, des demi-produits et des biens d’équipement.
