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Affaires

Rabat s’étend vers le sud, faute de plan d’aménagement

• Un élargissement favorisé par les différents travaux d’aménagement et d’amélioration du paysage urbain
• Des appartements, des villas et des lots de terrain sont proposés à la vente
• La demande n’est pas près de se tasser.

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La ville de Rabat ne cesse de s’étendre, vers le sud notamment, avec ses lieux d’habitation, ses équipements et son cadre de vie en général. Intra-muros, la ville est saturée, le foncier est cher, les habitants suffoquent et les chercheurs potentiels d’un bien immobilier ne trouvent pas chaussure à leur pied, faute de budget. «Rabat connaît une extension naturelle, affirme ce membre de la FNPI. La ville ne dispose toujours pas de plan d’aménagement ; le dernier date d’il y a plus de 30 ans et c’est celui de Hay Riad». L’on attend toujours le plan d’aménagement du plateau Akrach, qui devra donner une bonne bouffée d’oxygène à la ville, en mettant à l’urbanisation plus de 1100 ha de foncier. Mais les décideurs se succèdent et les décisions ne se prennent pas. «A partir du moment où le développement urbain n’existe pas, l’extension se fait donc dans les périphéries», ajoute notre professionnel. Allusion faite notamment à Témara, Harhoura, Ain Atiq…, un prolongement de la ville qui se fait sur toute la cote.

Autant Témara a connu une expansion de logements économiques notamment, à côté de quelques projets de moyen standing, autant Harhoura a enregistré un développement remarquable, tant au niveau des prix que de projets de standing. Actuellement, les biens se négocient entre 18 000 et 20 000 DH/m2, sachant qu’il y a à peine 4 ou 5 ans, ils étaient en moyenne à 10 000 DH, et même moins. Le choix pourrait rapidement être fait, surtout que la localité ne connaît pas encore de forte densité, jouit de la proximité de la mer et offre de logements neufs.

En réalité le paysage urbain s’est nettement développé dans cette périphérie. En ce sens, l’infrastructure routière est au cœur de l’attention des pouvoirs publics. Ainsi, cette agglomération a connu l’élargissement des voies et la réalisation d’une trémie qui aident à fluidifier la circulation. De même, la commune est dotée de trois parkings souterrains. Cela, sans parler des différents aménagements introduits liés à la création de terrains sportifs de proximité et d’espaces verts. Plusieurs autres projets sont en cours de réalisation, à vocation touristique essentiellement, dont des hôtels, un aqua parc, de nouveaux cafés et restaurants… Cette renaissance de la commune a poussé plus d’un à y acquérir un logement et s’y installer, à titre d’habitation principale, alors qu’elle était depuis longtemps destinée à l’habitation secondaire, ou encore considérée comme un choix de tourisme et de complaisance.

Le développement de la commune est intervenu en concomitance avec la crise sanitaire et le besoin de disposer d’un lieu d’habitation plus spacieux, plus éclairé, avec davantage de verdures ou d’une vue sans vis-à-vis. Un promoteur opérant dans cette zone explique: «L’activité a redémarré de plus belle post-confinement. Les lots de terrain se sont rapidement vendus, hissant les taux de commercialisation à un niveau élevé». Il ne manque pas de préciser que la demande latente s’est rapidement concrétisée et la nouvelle ne requiert pas beaucoup de temps pour passer à l’acte. C’est dire que l’offre comprend en outre des logements, des lots de terrain également, qui s’écoulent à vue d’œil. Le prix des lots peut varier, en fonction de la zone, de son assainissement, de la disponibilité d’accès à la ville. A Ain Atiq, par exemple, les lots sont commercialisés entre 5 000 et 6 000 DH/m2. A Val d’or, ils vont de 7 500 à 10 000 DH/m2. Les biens immobiliers, eux, sont commercialisés entre 13 000 et
15 000 DH/m2. Il est à noter que Ain Atiq, connu pour son logement économique, commence à voir un développement de villas, s’écoulant entre 1 et 4 MDH. Toutefois, il est un bémol que les professionnels pointent du doigt. «Les logements collectifs sont absents à Ain Atiq. Le développement urbain passe aussi par la mise en place de résidences d’habitation alors que dans cette zone s’y sont développées que des villas en villégiature», se désole ce professionnel de la FNPI. En fait, les promoteurs rechignent sur les moyens pour investir des zones qui ne sont pas assainies, ou sont en cours d’assainissement. «Il s’agit de coûts supplémentaires et de délais rallongés dans la réalisation d’un projet de logement, qui vont se répercuter forcément sur les clients. Un pari risqué pour les investisseurs, puisque les prix à la commercialisation seraient supérieurs au budget du citoyen», détaille notre source.

Tout n’est pas beau forcément dans la région aux yeux des professionnels. En effet, ces deniers déplorent les plans d’aménagement qui ont été homologués. La politique de zonage a délimité les espaces villas des résidences. Cependant, elle a alloué aux logements collectifs une hauteur fixée à R+3. «Les pouvoirs publics n’anticipent pas le développement démographique et donc urbanistique et sont réticents à offrir davantage de verticalité. Le moment venu, il faudrait mettre en œuvre des plans d’aménagement modificatifs, avec tout ce que cela nécessite comme réadaptation, en termes de réseaux d’assainissement, d’eau et d’électricité, d’infrastructures routières…», conclut ce membre de la FNPI.

En attendant, la demande sur les biens immobiliers, tous types confondus, est bien manifestée et n’est pas près de se tasser. Elle reste alimentée par un changement de mentalité et d’habitudes des Rbatis qui s’aventurent de plus en plus à s’éloigner de leur cadre de vie en ville et en communauté.

El Menzeh et l’Orangeraie abritent les logements haut standing

L’extension de Rabat s’est faite également vers le sud-est de Rabat. Le quartier El Menzeh a connu le développement de plusieurs projets immobiliers haut standing, avec notamment des villas dont le prix peut aller de 5 à 12 MDH. Les citoyens à la recherche de logements de standing peuvent s’orienter également vers le nouveau quartier Orangeraie Soussi, où plusieurs promoteurs s’y sont implantés, commercialisant des biens immobiliers à partir de 3 MDH. L’on peut dire que l’extension de Rabat répond à toutes les bourses, dans la mesure où les logements économiques sont situés à Témara et Ain Atiq, le moyen standing vers Harhoura et autres localités avoisinantes et le haut standing à El Menzeh et l’Orangeraie.