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Carrière

L’enquête ne reflète pas la réalité marocaine

Avis de Essaid Bellal, Fondateur du cabinet Diorh.

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Essaid Bellal Fondateur du cabinet Diorh

Plusieurs constats peuvent être dressés par rapport à l’enquête. Tout d’abord, elle ne reflète pas la réalité marocaine. Elle concerne principalement les multinationales et grands groupes marocains et donc structurés en matière de politique salariale.
Ensuite, comme à l’accoutumée, ce sont les entreprises des principaux secteurs de l’économie qui sont souvent sondés comme l’industrie pharmaceutique, l’agro-alimentaire et l’industrie. Ce qui fait que les PME et TPE ou encore les secteurs les plus touchés comme le tourisme, l’hôtellerie et les transports échappent à l’enquête.
Etant donné que celle-ci a été réalisée en avril-mai, les choses ont changé depuis avec l’amplification de la crise.
Nous comptons d’ailleurs mener des sondages durant les mois à venir pour refléter la véritable réalité des entreprises marocaines.
Autre constat est que les entreprises procèdent à une adaptation de leurs politiques salariales pour composer avec le flou qui caractérise le contexte. En effet, même si certains secteurs connaissent une redynamisation manifeste (secteurs du digital et haute technologie notamment), d’autres plombent jusqu’à frôler la banqueroute.
Cet état de fait procède d’une implication directe sur les salaires, eu regard des enjeux sectoriels et de business que la politique salariale doit contenir.
Ainsi, on peut noter que d’une manière générale, la tendance en matière de recrutement et d’augmentation des salaires est timorée.
Les augmentations moyennes tous secteurs confondus ne dépassent pas les 3%. Ce qui est finalement un bon taux pour une année comme celle-ci, placée sous le signe Covid.
Comment envisager le reste de l’année ? Plusieurs paramètres concourent à la consolidation de l’incertitude et donc de l’attentisme : le contexte politique national (manque de visibilité), la crise économique mondiale qui continue à se ressentir (notamment au niveau des économies vulnérables comme le Maroc), le climat des affaires et les conditions d’exercice qui ne s’améliorent pas. Je pense que cette tendance assez problématique continuera encore l’année prochaine.