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Au Royaume

A situation exceptionnelle…

Les emplois se détruisent par dizaines de milliers dans de nombreux secteurs, les entreprises souffrent, certaines ferment aussi, les ménages sont dans un état d’incertitude et d’anxiété…, la pandémie est passée par là et ses effets vont durer encore longtemps.

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Edito Saad Benmansour

Une telle situation exceptionnelle n’était pas prévue en 2019 au moment où le gouvernement élaborait et défendait son projet de Loi de finances pour 2020. Entre-temps, la crise sanitaire apparaît et a tout chamboulé. Et face à un tel retournement spectaculaire de la situation, d’aucuns auraient pu s’attendre, en toute logique, à une réponse tout aussi exceptionnelle de la part du gouvernement.
Certes, on a reconduit jusqu’à la fin de l’année des dispositifs d’accompagnement durant la crise et pour la relance à travers le fonds spécial Covid-19, mis en place d’ailleurs sur instructions royales…Mais, apparemment, cela sera loin de suffire, compte tenu du niveau d’urgence. En tout cas, cela semble très en deçà des attentes des ménages et des entreprises.
Il faut espérer que les sceptiques vis-à-vis de ce projet se trompent et que les dispositions et les mesures introduites n’iraient pas à l’encontre de l’esprit de relance. Entre autres mesures prévues dans la Loi de finances rectificative, et qui n’ont pas l’air d’être à la mesure de la situation, la plus inattendue et non moins incompréhensible est celle consistant à relever les droits de douane à 40%.
Et là il y a lieu de s’interroger si cette mesure est vraiment synonyme de renforcement des capacités compétitives des entreprises.
Est-ce que le protectionnisme douanier (et tarifaire) dans les années 80 et 90 du siècle dernier a permis à l’entreprise nationale d’être en mesure d’affronter les concurrents aussi bien sur le marché domestique qu’au niveau international ? Ne serait-il pas plus bénéfique et plus efficace de l’exposer à la compétition mondiale tout en lui donnant les facteurs de production, les moyens, y compris humains et financiers et, pourquoi pas, des aides bien ciblées pour qu’elle soit en mesure de rivaliser avec d’autres à travers le monde ? Autrement, le Maroc donnera tout simplement l’impression d’un pays qui se renferme sur lui-même, quelles que soient les intentions…