Affaires
Les opérateurs économiques appelés à reprendre leurs activités après l’Aid
• Les activités suspendues par des décisions administratives ne sont pas concernées par le redémarrage de l’après-Aid Al Fitr.
• Le ministère des finances tient à faire du plan de relance économique une charte pour la redynamisation de l’économie et de l’emploi.
• En cas d’apparition de nouveaux clusters, le retour aux restrictions est envisageable.
Depuis la tenue de sa 7e réunion, le comité de veille économique envisage sérieusement la levée des restrictions sur les secteurs les plus prioritaires de l’économie pour redémarrer la machine. On en sait un peu plus depuis le 19 mai. Le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, a appelé tous les acteurs économiques à reprendre leurs activités directement après les jours de l’Aid. L’argentier du Royaume confiait que le pays perd environ 1 milliard de DH sur chaque jour de confinement. Les activités suspendues par des décisions administratives rendues par les autorités compétentes ne sont pas concernées par le redémarrage de l’après-Aid Al Fitr. Lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, M. Benchaâboun a également exhorté à davantage de mobilisation et d’engagement, afin de garantir les conditions adéquates pour l’élaboration d’un plan de relance de l’économie nationale, sur lequel l’Exécutif œuvre pour définir les principaux axes d’un projet de Loi de finances rectificative. Il a saisi cette occasion pour demander aux patrons et dirigeants d’entreprises à poursuivre l’application rigoureuse des mesures préventives et proactives, afin d’assurer la sécurité des employés, des salariés et des clients.
Force est de relever que le ministère des finances veille à faire du plan de relance économique une charte pour la redynamisation de l’économie et de l’emploi, basée sur une ambition commune et partagée entre toutes les parties prenantes (Etat, entreprises, secteur banquier et partenaires sociaux), et ce, conformément à des engagements clairement définis et basés sur des mécanismes efficients de suivi et d’évaluation. Pour M.Benchaâboun, ce plan constituera un levier important qui permettra d’accompagner la reprise progressive des différents secteurs de l’économie nationale et la mise en place des conditions adéquates à une relance économique prometteuse pour l’après- crise.
Après avoir annoncé le prolongement de l’état d’urgence sanitaire, Saad-Eddine El Othmani a assuré de son côté que le déconfinement prévu sera «progressif» et prendra en compte «les écarts de contamination entre régions». Pour lui, la situation sanitaire est stable, mais pas totalement rassurante. De l’avis du chef du gouvernement, il ne peut y avoir de déconfinement total que si les conditions épidémiologiques et logistiques sont rassemblées. Il évoque la capacité du système de santé, le potentiel quotidien de réalisation de tests, la capacité de suivi des cas suspects et un stock assez suffisant d’équipements sanitaires. Certes, le but est de redémarrer la machine économique, mais sans compromettre pour autant la population vulnérable. «Nous resterons flexibles et reviendrons en arrière si l’apparition de foyers venait à s’accélérer. Les règles de distanciation sociale et le port obligatoire du masque dans les espaces publics resteront en vigueur», affirme
M. El Othmani. En cas d’apparition de nouveaux clusters, la suspension du déconfinement est envisageable sur tout le territoire ou au niveau du foyer en question.
Dans le même registre, les groupes de la Chambre des conseillers se sont félicité de la décision du chef du gouvernement de mener des concertations avec les forces nationales, tout en appelant à surmonter les déséquilibres constatés lors de la mise en œuvre de certaines mesures en ces circonstances particulières.
Pour rappel, le Haut-Commissariat au plan (HCP) a publié une étude portant sur trois scénarios de déconfinement : généralisé, large et restreint et a détaillé leurs retombées. Selon l’étude, le scénario «généralisé» envisage le déconfinement de l’ensemble de la population âgée de moins de 65 ans, non atteinte de maladie chronique, soit 27,5 millions de personnes. Ce scénario suppose un nombre de 2 000 cas infectés actifs au moment du déconfinement. Pour ce qui est du déconfinement «large», il porte sur la population active occupée âgée de moins de 65 ans et les moins de 15 ans, non atteinte de maladie chronique, soit 16,7 millions de personnes. Objectif : ouvrir l’économie avec en même temps un retour progressif des activités sociales. Enfin, le scénario de déconfinement «restreint» suppose la levée des mesures de restrictions pour la population active occupée, âgée de moins de 65 ans et non atteinte de maladie chronique, soit 7,9 millions de personnes.
