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Affaires

Une augmentation du SMIG de 5% aurait un impact négatif sur l’économie

L’effet négatif s’aggrave si la hausse est plus intéressante.

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Augmentation smig

Quel impact peut avoir une hausse des salaires sur l’économie ? La question vient d’être abordée, avec une très grande rigueur scientifique, dans un document de recherche de Bank Al Maghrib. Pour les auteurs, dont les opinions ne reflètent pas nécessairement la position de BAM, augmenter le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 5% aurait un impact négatif, quoique modéré, sur l’économie marocaine. L’augmenter davantage peut accentuer le préjudice.

Les résultats du travail de recherche, réalisé par Chafik Aya et Achour Omar, indiquent que le ratio du salaire minimum sur le salaire moyen (indice de Kaitz) demeure sensiblement élevé au Maroc et que la distribution salariale est concentrée autour du SMIG, particulièrement durant les années marquées par une faible croissance. Néanmoins, les effets limités sur les principales variables macroéconomiques, contrebalancés, par ailleurs, par les implications adverses en matière de chômage, tiendraient surtout à l’ampleur de la hausse initiale qui a été fixée à 5%. Pour des augmentations plus importantes, ces effets peuvent être accentués en raison de non-linéarité.

Les auteurs du document de recherche rappellent que depuis le début des années 2000, environ une dizaine de hausses ont été implémentées sur le salaire minimum. Toutefois, aucune publication scientifique analysant leurs effets sur l’économie marocaine n’a été effectuée. Ainsi, l’objectif de ce travail est d’examiner l’impact des revalorisations du SMIG sur un ensemble de variables macroéconomiques d’intérêt pour le décideur. Dans un premier temps, les auteurs survolent la littérature sur les critères de fixation du salaire minimum et ses effets macroéconomiques. Par la suite, le travail revient sur les faits stylisés qui caractérisent le SMIG au Maroc en lien notamment avec la distribution salariale, l’emploi, l’informalité et le chômage des jeunes. Dans la troisième section, un modèle VAR bayésien est mobilisé en vue d’investiguer les liens entre SMIG, salaire global et emploi. Enfin, une mise en simulation des effets de la hausse du SMIG sur l’économie marocaine est conduite en se basant sur un modèle plus structurel dérivé du modèle du Fonds monétaire international (FMI).