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Protestation sociale : le CESE revient sur le boycott d’avril 2018

D’après une étude citée par le CESE, la dimension spontanée et populaire du mouvement du boycott n’est pas prouvée.

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Conseil économique, social et environnemental (CESE)

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de présenter, mardi, les grandes lignes de son étude annuelle sur «Les nouvelles formes de protestation au Maroc». L’étude s’est attardée sur le mouvement de boycott qui a ciblé certains biens de consommation en 2018, à travers une forte mobilisation au niveau des plate-formes virtuelles et réseaux sociaux numériques. Le conseil a rappelé que le mouvement constitue un «événement majeur et inédit qui a marqué l’environnement socioéconomique et politique du Maroc en 2018». D’après le CESE, il s’agit d’abord d’un «mouvement issu d’une forte mobilisation au niveau des plate-formes virtuelles et réseaux sociaux numériques et qui a connu une diffusion accélérée auprès de larges franges de la population». Cependant, la spontanéité du mouvement n’est pas du tout prouvée. En effet, d’après une étude réalisée, en septembre 2018, par IDS Partners (une agence française de conseil en communication), à laquelle le CESE a fait référence, questionne, en effet, «tout aussi bien la dimension spontanée et populaire du mouvement, la nature réelle des acteurs à son origine et surtout ses objectifs sous-jacents et son véritable agenda». Une étude plus poussée, publiée une année plus tard (en septembre 2019), réalisée par l’Ecole de pensée sur la guerre économique (EPGE, France) a pu déterminer que «cette campagne de désinformation a déployé des moyens importants et un fort niveau de professionnalisme, incompatibles avec une mobilisation de nature militante». De même, poursuit l’étude, «ces moyens techniques (hackers, pages anonymes, astroturfing, bots…) aussi bien que financiers (de 100 000 à 500 000 euros de budget d’achat d’espace, effectifs mobilisés…) nous amènent à conclure à l’implication d’acteurs puissants et structurés». De plus, «l’analyse du déroulé de la campagne nous permet d’établir qu’il s’agit d’une campagne de désinformation hiérarchisée, donc orchestrée par des intérêts spécifiques, et en aucun cas spontanée».
Partant de là, le conseil a recommandé le renforcement de la protection des droits du consommateur en lui garantissant des voies de recours à travers notamment l’installation du Conseil consultatif supérieur de la consommation prévu par la loi 31-08. Il s’agit d’une institution indépendante chargée, notamment, de proposer et de donner son avis sur les mesures destinées à promouvoir la culture du consommateur et à augmenter sa protection. Par ailleurs, le CESE a relevé, dans son étude, que les partis et les syndicats gagneraient à utiliser les technologies de l’information et les réseaux sociaux pour élargir leur audience et renforcer leur pouvoir de mobilisation nT.A.E.