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Carrière

Relancer sa carrière avec un diplôme : les conditions nécessaires

Les formations diplômantes doivent répondre à un besoin réel de développement d’abord professionnel et ensuite personnel du collaborateur. Dans l’absolu, il est recommandé de travailler deux à trois ans minimum avant de renouer avec les études.

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Ces dernières années ont connu le boom des formations diplômantes genre MBA, Executive MBA, mastères spécialisées… une aubaine pour les écoles qui voient un marché exponentiel de cadres et non-cadres qui veulent relancer leur carrière professionnelle. Une bénédiction aussi pour beaucoup de cadres, à l’image d’Ilham Bikri, 28 ans, cadre dans une multinationale, qui a entrepris un MBA l’année dernière en management international de l’Ecole nationale des ponts et chaussées fourni en partenariat avec l’Ecole Hassania des travaux publics. Une initiative personnelle qui l’a amenée à assurer un développement professionnel. «Outre la notoriété du diplôme, j’en retiens deux points positifs. D’abord, l’apprentissage expérientiel et participatif. Plus souvent organisé en workshop, j’ai gagné en maturité et appris à avancer non plus seule mais en groupe. Cela vous prépare à être un meilleur atout en entreprise et développe ces deux compétences primordiales : le leadership et le travail en équipe. Ensuite, s’il est bien choisi, un MBA peut constituer un accélérateur de carrière. Pour ma part, cela a été une expérience très enrichissante sur le plan humain et personnel», raconte-t-elle.

Si un master, un mastère spécialisé ou un MBA peuvent permettre de booster un parcours, il ne faut pas le concevoir comme une potion magique que l’on cherche à acquérir les yeux fermés. Il faut en priorité se définir un objectif précis. «Les formations diplômantes doivent répondre à un besoin réel de développement, d’abord professionnel et ensuite personnel du collaborateur», note Mohammed Tazi, directeur de LMS Formation.

Faire le bon timing

Ensuite, il s’agit de le faire dans le bon timing, comme le précise également Chantal Aounil, directrice associée du cabinet Bil Consulting. «Trop souvent, la jeune génération de cadres est assoiffée de position hiérarchique. Ils veulent rapidement gravir les échelons en brûlant des étapes», dit-elle.
En d’autres termes, cela dépend de la maturité professionnelle du salarié, de ses conditions et de ses ambitions. Dans l’absolu, il est recommandé de travailler deux à trois ans minimum avant de renouer avec les études. Ce temps est nécessaire pour avoir un petit recul vis-à-vis de ses expériences et pouvoir capitaliser là-dessus. Une longue pause d’années d’intervalle entre le travail et les études, par contre, peut être dangereuse dans la mesure où la personne risque de s’engager dans le train de vie quotidien et s’éloigner de la volonté de reprise des études. Les responsabilités professionnelles, couplées à celles familiales, peuvent avorter le projet d’études.

Pas d’évolution de carrière si l’entreprise ne l’envisage pas

De même, compte tenu de la diversité des cursus, le besoin de développement dépend essentiellement du choix de la personne et de la pertinence de la formation choisie. Les pré-requis de pertinence couvrent : la sélection de l’école/université, le programme de formation, et la relation de la formation avec son background et son poste. «Des fois, certaines personnes optent pour des formations ou programmes sans étude et analyse préalable et vont forcément se projeter dans une logique de développement personnel et/ou professionnel. La quête de diplômes dans certains cas devient, malheureusement, une obsession ayant pour objectif de décorer son CV et le rendre plus attractif», note M. Tazi.

Enfin, faut-il s’attendre à des retombées immédiates de l’investissement. «Pas forcément, rétorque Chantal Aounil. Il serait hasardeux de généraliser cette conclusion, car pour certaines entreprises, le salarié est rémunéré pour sa performance et son rendement. L’entreprise pourrait ne pas être dans la perspective de développement de carrière de ses collaborateurs. Du coup, le salarié qui s’est investi dans la formation pourra rapidement déchanter».

Devant des recruteurs, le candidat pourra toujours démontrer que son projet est réfléchi, qu’il s’appuie sur des motivations personnelles et sur une volonté d’aller vers un secteur ou un métier plus en phase avec ses aspirations personnelles…

In fine, la valeur des diplômes reste à prouver sur le terrain. Le marché reste un marché de l’emploi et non un marché de diplômes.

Avis de Mohamed Tazi Directeur LMS Formation

Avis de Mohamed Tazi Directeur LMS Formation

 

Chantal Aounil Directrice associée du cabinet Bil Consulting

Chantal Aounil Directrice associée du cabinet Bil Consulting