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Carrière

Expatriés : le coût de la vie passé au crible par ECA international

En Europe, Oslo reste la ville la plus chère. Paris occupe la 15e place du
classement européen et la 24e au niveau mondial.
Dix villes européennes se classent dans le top 15 des villes les plus chères
du monde.
Les Amériques sont relativement abordables.

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L’organisation ECA International (voir encadré) vient de publier les résultats de son enquête bisannuelle sur le coût de la vie. Ce travail fournit aux responsables des ressources humaines une vision complète de l’évolution du coût de la vie dans le monde. L’indice du coût de la vie reflète les dépenses au quotidien. C’est un paramètre indispensable pour arrêter le niveau des per diem (indemnités journalières) lors des déplacements à  l’étranger ou pour estimer le salaire des expatriés.

ECA International a passé au crible, sur la base du coût de la vie de plusieurs pays développés, plus de 300 villes dans 108 pays à  travers le monde. Dans l’ensemble, l’Europe est le continent le plus cher avec 10 villes parmi les 15 premiers. Et sur le Vieux continent, c’est Oslo, capitale de la Norvège, qui arrive en tête. Elle est suivie de Moscou (Russie), Stavanger (Norvège) Copenhague (Danemark), Genève (Suisse), Londres (Angleterre), Saint-Petersbourg (Russie), Zurich (Suisse), Helsinki (Finlande) et Bâle (Suisse).

Paris, ville très prisée par les hommes d’affaires marocains parce que la France est le premier partenaire du Maroc ne vient qu’en 24e position, et Berlin en 26e. Dans l’Hexagone, Paris demeure la ville la plus chère avant Strasbourg, Toulouse et Lyon. En effet, les biens et services y sont 10% plus chers qu’à  Lyon.
Ces biens et services ont également toujours été relativement chers en Norvège, au Danemark et en Suisse. Cependant, les villes russes de Moscou et Saint-Petersbourg ont récemment rejoint la tête du classement, la croissance économique ayant entraà®né une hausse des prix et un développement des exportations, renforçant de ce fait la devise locale.
Pour les mêmes raisons, les villes de Bucarest et Bratislava ont connu une forte évolution ces douze derniers mois, gagnant respectivement 43 et 32 places.
La croissance économique turque et le développement sans précédent du secteur privé ont également généré une hausse du coût de la vie dans des villes comme Istanbul et Ankara, désormais plus chères que certaines villes d’Europe occidentale, parmi lesquelles Paris.
Chisinau, en Moldavie, demeure la ville la moins chère d’Europe. En moyenne, les prix y sont 70% moins élevés qu’à  Oslo.

Le coût de la vie a baissé à  Tokyo
En Asie, Séoul (Corée du Sud), à  la 7e place du classement d’ECA, reste la ville la plus chère. Tokyo ne fait plus partie du top-ten mondial et passe à  la 13e place du classement pour la première fois. La dépréciation du yen et la faible inflation expliquent la baisse du coût de la vie pour les expatriés à  Tokyo, Yokohama ou encore Kobe.
La chute la plus importante enregistrée en Asie est celle de Jakarta, en Indonésie, qui perd 11 places et se retrouve à  la 153e place ; une conséquence directe des modifications du cours de la devise cette année. La majeure partie des changements radicaux constatés dans la région s’est opérée en Inde o๠la croissance économique dynamique a augmenté de manière significative le prix des biens et services. Ainsi, Mumba௠et New Delhi ont gagné respectivement 14 et 16 places dans le classement général. En Chine, un certain nombre de villes ont gagné des places dans le classement. Les raisons en sont multiples : les prix en forte hausse des produits alimentaires, du pétrole et des céréales ainsi que la consolidation du yen face au dollar; des éléments qui ont d’ailleurs leurs conséquences à  l’échelle mondiale. Pékin et Shangha௠ont par exemple gagné 13 et 23 places et rattrapent des villes réputées traditionnellement plus chères comme Hong-Kong et Taipeh. Si les différences de coût de la vie entre les villes de Chine restent considérables, le coût de la vie pour les expatriés dans les villes chinoises de province croà®t de manière significative comme à  Chongqoing o๠il a augmenté de 12% sur les douze derniers mois, soit deux fois plus qu’à  Pékin pendant cette même période.
Islamabad est la ville la moins chère d’Asie, suivie de près par Colombo (Sri-Lanka), Bangalore (Inde), Ho Chi Minh Ville et Karachi.

Luanda, Kinshasa et Libreville sont dans le top-ten mondial
Paradoxalement, certaines des villes les plus chères au monde pour les expatriés d’après le classement d’ECA sont situées en Afrique. Ainsi, Luanda (Angola), Kinshasa (RDC) ou encore Libreville (Gabon) apparaissent dans le top-ten mondial, essentiellement du fait du taux d’inflation avoisinant les 10%. Par ailleurs, ces villes ont toujours été traditionnellement chères pour les expatriés dans la mesure o๠il est difficile d’y trouver les biens et services conformes au mode de vie occidental. Le classement souligne également les différences de coût de la vie d’une ville africaine à  l’autre. Ainsi, les biens et services au Luanda sont trois fois plus chers qu’à  Maseru (Lesotho) qui est d’ailleurs la ville la moins chère du classement global. Ces différences en Afrique s’expliquent par l’accessibilité des biens et services en fonction de la situation politique et économique du pays mais aussi de la stabilité de la devise locale.

Les villes canadiennes plus chères que New York
Malgré une chute de 20 places, Manhattan, à  la 48e place, reste le site le plus cher d’Amérique du Nord devant Honolulu, Montréal ou encore Ottawa. Les plus grandes chutes dans cette région concernent en effet New York et Honolulu qui perdent chacune 23 places. De manière générale, les villes d’Amérique du Nord ont perdu environ 8 places dans le classement mondial. Ce phénomène peut être expliqué principalement par la faiblesse du dollar face aux autres devises. Ainsi les villes canadiennes de Toronto, Montréal ou encore Ottawa (qui ont perdu 8, 3 et 5 places) sont désormais plus chères pour les expatriés que la ville de New York dans son ensemble et se retrouvent respectivement à  la 60e, 61e et 65e place du classement mondial. En Amérique du Sud, les villes brésiliennes de Rio de Janeiro, Brasilia ou Sao Paulo sont plus chères que leurs voisines en Argentine, Colombie ou encore au Chili. Cette situation s’explique essentiellement par la chute du coût de la vie dans les autres villes d’Amérique Latine. Cependant, Caracas a par exemple pris 27 places au classement, du fait notamment de son taux d’inflation (près de 15%) et de la valorisation du peso. Les villes de La Paz, Asuncion, ou encore Buenos Aires figurent dans la queue du classement. Concernant la méthodologie de l’enquête, ECA International définit et compare le niveau du coût de la vie dans plus de 300 villes du monde sur la base d’un panier moyen composé de 128 biens de consommation et services. Ces données sont utilisées par les entreprises membres d’ECA pour calculer les primes de coût de la vie qu’elles accordent à  leurs expatriés. Parmi ces produits : l’alimentaire (épicerie, produits laitiers, poisson et viande, fruits et légumes frais), les basiques (boissons et tabac, articles divers et services)ou général (habillement, appareils électriques, dà®ner en ville).