Carrière
Leurs premiers mois dans leur nouvelle entreprise
Les premiers contacts avec les collègues se sont bien passés dans l’ensemble. Il n’y avait aucun signe d’animosité parce qu’il y a toujours une période d’observation.
Ghita Marouan
Responsable relations publiques
«Je ne devais compter que sur moi-même»
Les premiers contacts avec les collègues se sont bien passés dans l’ensemble. Il n’y avait aucun signe d’animosité parce qu’il y a toujours une période d’observation. On peut parler d’«état de grâce», pour reprendre le jargon que l’on emploie pour le nouveau dirigeant d’un pays. Mais, comme nous sommes dans une petite structure, il n’y a pratiquement pas de politique d’accompagnement. Recrutée comme responsable relations publiques, j’ai reçu après quelques jours, directement de mon patron, les dossiers que je devais gérer. Je me suis donc rendu compte que je ne devais compter que sur moi-même pour progresser très rapidement sans créer de conflits avec les collègues.
Au fur et à mesure, j’ai développé d’autres compétences comme le commercial, l’infographie, le suivi de la rédaction d’un document, sa mise en page, la conduite d’un projet… Avec le recul, je me rends compte que les premiers mois ne sont pas de tout repos dans les petites entreprises où, pratiquement, rien n’est prévu pour accueillir les nouveaux.
Ahmed Rahmouni
Responsable grands comptes dans un holding
«Il faut montrer qu’on est autonome et bourré d’idées»
J’ai changé d’entreprise récemment. Je travaille actuellement dans un holding qui emploie plus de 500 personnes. Nous sommes une cinquantaine d’employés au siège. Difficile de connaître tout le monde rapidement. Pour moi, l’intégration s’est passée en moins d’une semaine. Généralement (j’ai eu plusieurs expériences), je me ménage un temps d’observation pour sentir l’ambiance, comprendre le mode de fonctionnement. Toutefois, je n’ai pas attendu que les autres viennent vers moi. J’ai pris moi-même les devants et interrogé mon supérieur hiérarchique sur certains détails à chaque fois que l’occasion s’en présentait. Il faut dire que mon arrivée a coïncidé avec une opération d’envergure. Il fallait que je montre mes capacités. Du coup, mon chef a apprécié mon dynamisme. Ce qui n’est pas le cas pour un autre collègue qui a été recruté en même temps que moi et qui n’arrive toujours pas à s’intégrer. Il est trop effacé. Par conséquent, personne ne fait attention à lui. Le meilleur moyen pour bien s’intégrer est de montrer qu’on est autonome et bourré d’idées. Sans faire de l’excès de zèle, bien sûr.
Reda Alami
Cadre dans une société privée
«Neuf mois déjà et je n’ai pas encore eu un entretien en tête-à-tête avec mon patron»
J’ai été complètement ignoré durant les premiers jours, voire les premiers mois. Au début, nous étions trois nouveaux à intégrer le département. Les présentations se sont limitées à des poignées de main avec quelques personnes. Apparemment, la communication faisait (et fait encore) défaut au sein de la société. Il a fallu plus d’une semaine pour que mon supérieur hiérarchique me confie du travail. Au départ, je me limitais donc à la lecture des documents juridiques et financiers de l’entreprise. Voilà neuf mois que je suis dans la société et je n’ai toujours pas rencontré mon patron en tête-à-tête pour une petite évaluation. Mon intégration se fait plutôt dans la cafétéria ou dans le restaurant de l’entreprise. Heureusement, il y a des personnes en interne qui font attention à moi, me «refilent» quelques tuyaux ou m’aident à ne pas commettre de bévues.
