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Carrière

Un self-made-man qui a percé dans les technologies de l’information

Son exclusion de l’école Mohammédia des ingénieurs en 1983, pour raison de grève, ne l’a pas empêché de percer dans un domaine qui le passionnait.

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Bachir Rachdi doit son ascension à sa détermination et à sa volonté de réussite. Brillant dans ses études, il ne sera pourtant pas diplômé de l’Ecole Mohammédia des ingénieurs (EMI) dont il se fera exclure en 1983, sa dernière année, pour des raisons syndicales.
Cet accident de parcours ne l’empêchera pas de s’intégrer dans la vie active. Cette même année, il fait ses premiers pas dans un bureau d’études (Promoconsult). Son ancien employeur a toujours cru en ses compétences, même sans diplôme. Il finira par en faire un associé. Ils créent le premier logiciel dédié aux métiers du bâtiment. Le marché français sera leur premier objectif.
En 1985, les deux associés lancent la première société d’édition de logiciels en France, baptisée Batisoft, en partenariat avec des opérateurs locaux. En deux ans, cette société réussira à diffuser son produit dans 12 pays européens. Entretemps, Batisoft Maroc est créée et se concentre sur la conception de logiciels de bâtiment, commercialisés surtout en Europe.
La crise de l’immobilier, en 1990, un peu partout dans le monde, en raison de la première guerre du Golfe, obligera Batisoft à diversifier ses produits. Elle se lance alors dans la conception d’outils de gestion de patrimoine. Cela a nécessité un investissement de 18 millions de FF à l’époque, soit 27 MDH. «Nous étions des précurseurs dans ce domaine où beaucoup de professionnels ne soupçonnaient pas l’existence d’un marché potentiel. C’était en 1991, alors que le marché mondial de la gestion de patrimoine n’a mûri qu’à la fin des années 1990», souligne M. Rachdi.
Quelques années plus tard, la filiale marocaine se sépare de sa maison mère en France et change de nom, s’appelant désormais Involys.

Son credo : croire en son potentiel indépendamment de sa formation
La soif d’innovations et la recherche permanente de solutions optimales conduira M. Rachdi et ses partenaires à réfléchir sur de nouvelles solutions, notamment dans les budgets et achats, la logistique…
Pour lui, un manager qui réussit dans le secteur des technologies de l’information est avant tout quelqu’un qui croit en son potentiel et ce, indépendamment de sa formation. De toutes façons, «le cycle de vie d’un informaticien est très court s’il ne met pas à jour ses connaissance». Il ajoute : «Les relations humaines sont importantes dans notre métier et il doit aussi avoir une dimension de gestionnaire». Et de confier que «le manager qui croit tout savoir se trompe. Il ne faut pas hésiter à s’entourer de bons éléments, les meilleurs dans le domaine».
Parallèlement, M. Rachdi mène d’autres combats. Il est l’actuel président de l’ Apebi (Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring), où il participe à l’essor du secteur au Maroc. Le peu de temps qu’il lui reste, il le consacre aux activités associatives. Il est également secrétaire général de Transparency Maroc, association de lutte contre la corruption.