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«Le souci est de promouvoir une croissance économique durable et inclusive»

Le Compact II prône une implication du secteur privé notamment à travers les PPP. La deuxième année du Compact II sera marquée par le déploiement des 34 projets d’établissement intégrés (PEI) au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. L’opération de melkisation de 46 000 ha au niveau du périmètre d’irrigation du Gharb sera lancée.

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Abdelghani Lakhdar

Le programme de coopération Compact II de l’Agence américaine Millenium Challenge Corporation (MCC) porte sur un don de 450 millions de dollars en plus d’une contribution de 67,5 millions de dollars de l’Etat marocain. Le programme, dont la mise en œuvre a commencé le 30 juin 2017, porte sur le financement de deux projets sur une période de 5 ans. Il s’agit de l’éducation et de la formation pour l’employabilité et de la productivité du foncier. Il devrait bénéficier à 828 000 personnes de plus de 20 ans. Abdelghni Lakhdar, DG de l’Agence.

L’implication du secteur privé est fortement sollicitée dans les projets du CompactII. Dans quelle mesure cette implication pourrait-elle impacter les secteurs ciblés ?
Outre la représentation du secteur privé au sein du COS de l’agence, l’implication du secteur privé est au cœur de la gouvernance de la plupart des projets. C’est à ce titre, par exemple, que le modèle de gouvernance prôné pour les sites pilotes des zones industrielles et les centres de formation professionnelle se base sur le PPP. L’engagement du secteur privé est également recommandé au niveau de la nouvelle approche à développer et à déployer en matière d’entretien et de maintenance des infrastructures et équipements scolaires.

Quelles sont les dispositions prises par MCA-Morocco pour assurer la bonne conduite du programme ?
De prime abord, il convient de souligner que MCA-Morocco a conclu des accords d’exécution des projets du Compact II avec les parties concernées par la mise en œuvre de ces projets, définissant les rôles et responsabilités respectifs de l’agence et de chacune des parties. Ces accords prévoient également des mécanismes de gouvernance, tels que des comités de suivi ou de pilotage des projets. En outre, l’agence se distingue par la mise en œuvre de standards élevés et d’outils pratiques en matière de gestion des projets. A ce titre, nous disposons notamment d’un Plan de suivi & evaluation, d’un Project management office (PMO) et d’un système de gestion des risques.

La prise en considération des dimensions environnementales et sociales est également recommandée dans le Compact II. En quoi consiste-t-elle ?
Dans le souci de promouvoir une croissance économique durable et inclusive, le Compact II se distingue par l’intégration des performances environnementales et sociales dans le management et l’ingénierie de ce programme de coopération, depuis sa conception jusqu’à sa clôture. L’objectif étant d’anticiper, atténuer, de gérer et, le cas échéant, compenser les impacts et les enjeux environnementaux et sociaux négatifs ou plutôt maximiser ceux qui sont positifs. Ainsi, les projets préalablement retenus par MCC pour son financement ont été évalués systématiquement par rapport à leurs impacts environnementaux et sociaux. Par ailleurs, l’Agence MCA-Morocco a adopté, en concertation avec les parties prenantes, le Système de gestion énvironnementale et Sociale (SGES). S’inspirant des normes de performances en la matière de la Société financière internationale (Groupe de la Banque mondiale), le SGES identifie les risques et opportunités liés aux activités du Compact II, les parties prenantes et les actions à entreprendre, ainsi qu’un système de suivi avec des indicateurs de performances environnementales, sociales et budgétaires.

Quelles sont les principales échéances qui marqueront la deuxième année de mise en œuvre du Compact II ?
L’exécution du compact II se déroule dans de bonnes conditions et les perspectives de finalisation des différentes activités se présentent de manière positive.
Au regard de l’activité «Education secondaire», la deuxième année du Compact II sera marquée par le déploiement des 34 Projets d’établissement intégrés (PEI) au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et le démarrage de leur élaboration au niveau des régions Fès-Meknès et Marrakech-Safi. De plus, il sera procédé au démarrage des travaux d’infrastructures pour les 34 établissements dans la première région et au lancement des diagnostics techniques des établissements scolaires bénéficiaires dans les deux autres régions. Concernant l’activité «Formation professionnelle», l’année prochaine verra le démarrage de la mise en œuvre des projets bénéficiaires du fonds «Charaka» avec le lancement des études techniques y afférentes. La composante «Appui à la réforme de la formation professionnelle» verra la finalisation du plan d’action et le démarrage de sa mise en œuvre.
Pour ce qui est de l’activité «Emploi», la deuxième année du Compact II sera caractérisée par la mise en œuvre du plan d’action arrêté pour le développement et le déploiement d’un dispositif intégré d’observation et d’analyse du marché de travail, en accordant la priorité aux mesures à caractère technique et opérationnel, qui contribueraient à l’amélioration dudit dispositif. L’activation ou l’amélioration de programmes actifs d’emploi via des mécanismes de financement basés sur les résultats s’opérera à travers le lancement d’un appel à projets au mois d’octobre prochain et le soutien de l’ANAPEC pour améliorer ses programmes, notamment «Taahil».

Y a-t-il d’autres volets ?
Concernant l’activité «Foncier industriel», il est prévu le lancement du premier appel à projets pour la sélection des projets éligibles au financement du Fonds des zones industrielles durables «FONZID» au cours du mois d’octobre prochain. L’agence appuiera également le gouvernement pour élaborer un cadre juridique spécifique aux espaces d’accueil industriels et pour réaliser des études sur la demande de foncier industriel aux niveaux national et régional. De plus, il sera procédé au lancement des travaux d’infrastructure relatifs aux trois zones industrielles pilotes, totalisant 140 ha, en perspective de la mobilisation d’un partenaire privé pour leur développement et leur gestion. L’activité «Foncier rural» connaîtra le démarrage de la mise en œuvre de l’opération de melkisation de 46 000 ha au niveau du périmètre d’irrigation du Gharb en appliquant la nouvelle procédure optimisée, qui a été développée d’une manière concertée lors de la phase antérieure, avec le lancement éventuellement des travaux préparatoires en vue de l’extension de cette opération au niveau d’autres périmètres d’irrigation.