SUIVEZ-NOUS

Argent

BMCE Capital préconise de vendre Ennakl Automobiles et de conserver Maroc Telecom

Pressions fiscales, concurrence étrangère et dévaluation du dinar tunisien plombent l’activité du distributeur automobile. L’opérateur téléphonique, lui, devrait enregistrer dès 2018 une hausse de son RNPG.

Publié le


Mis à jour le

BMCE Bank

Compte tenu d’un environnement sectoriel défavorable, BMCE Capital conseille les investisseurs de vendre les titres d’Ennakl Automobiles. Les estimations des analystes tablent sur un cours cible de 40 DH, soit un potentiel de baisse de 12,4% par rapport à son cours du 23 mai.
Pourquoi vendre ? Parce qu’en dépit de son réseau de distribution étendu de 25 agences, Ennakl Automobiles se trouve aujourd’hui confronté à des pressions fiscales et règlementaires augmentées par une concurrence exacerbée, induites par la baisse des quotas à l’importation de 10% en 2017 et de 20% en 2018, freinant les ventes. La société fait aussi face à l’augmentation des droits de consommation de 25% – des droits de douane de 10% à 15% et de la TVA de 1% en 2018 -, conduisant à la hausse des prix de véhicules et contribuant à l’expansion du marché parallèle (représentant 24% des commercialisations globales à fin 2017). S’y ajoute le développement du montage local non soumis aux droits d’importation et l’autorisation du gouvernement tunisien de l’implantation de nouvelles marques, ce qui réduit ses parts de marché comme celle de l’ensemble des autres concessionnaires historiques.

Ennakl table sur son activité pièces de rechange

De plus, le lancement par les autorités d’une nouvelle offre de la «voiture populaire» remportée par les Chinois et commercialisée à 5 000 euros a suscité l’engouement de la population à faible revenu, d’où le repli des parts de marché des marques historiquement implantées. La dévaluation du dinar tunisien vis-à-vis de l’euro et du dollar n’arrange pas non plus la situation, renchérissant les prix des véhicules. Ces différentes contraintes devraient continuer d’affecter les revenus de l’opérateur automobile en 2018. Ses réalisations 2019 ne se porteraient pas mieux du fait qu’elles devraient être soumises au passage du taux d’IS de 25% à 35%.

Dans l’attente de l’impact de la diversification de l’activité de l’opérateur automobile vers le segment des véhicules d’occasion et de la concrétisation de son ambition de développer une activité de montage en CKD, les analystes de BMCE Capital maintiennent leur recommandation de vendre le titre.
Pour 2018, le distributeur automobile devrait poursuivre la réalisation de son plan stratégique 2020 visant la consolidation de son positionnement en Tunisie pour atteindre une part de marché de 15,8%, une évolution de son EBITDA de 20% et une marge nette de 10%. La société ambitionne de réaliser son objectif à travers, principalement, l’amélioration de la satisfaction clients en renforçant le taux de service à 85% (contre 65% actuellement) et en portant l’efficience des ateliers à 80%. Il table également sur le développement de son activité pièces de rechange pour représenter 55% de parts de marché (contre 47% en 2017) à travers notamment la mise en place d’un nouveau centre de logistique devant être lancé vers fin 2018. Ainsi que la pénétration de nouveaux segments tels que les véhicules d’occasion avec le développement de la marque Das Welt Auto et la location de voiture courte durée grâce à son obtention de représentation de la marque Herzt.

Maroc Telecom s’appuie sur une structure financière solide

La société de bourse réitère sa recommandation de conserver le titre Maroc Telecom, qu’elle valorise au cours cible de 145 DH (contre 150,50 DH le 18 mai). Opérant dans un secteur dont l’activité est en bas du cycle sur le marché national, quoique en cours de stabilisation, le groupe poursuit sa stratégie de développement de son réseau en Afrique afin de profiter du potentiel de ce marché.

Comparativement à ses concurrents nationaux, l’opérateur historique présente d’importants atouts sur le plan fondamental, notamment une structure financière solide, un niveau d’endettement maîtrisé, une capacité de génération continue du cash et un niveau de rendement en matière de dividendes en accroissement continu (4,8% à fin 2017 contre 4,5% en 2016) et bien supérieur à la moyenne du marché (3,5% en 2017 et 4,0% en 2016).
A fin 2017, le secteur des télécoms offre encore du potentiel sur l’activité Internet contrairement à l’essoufflement constaté dans la voix sur les segments fixe et mobile, avec des taux de pénétration de 63,7% pour l’activité Internet, contre 50,4% au 4e trimestre 2016, 5,9% pour le segment Fixe contre 6,1% une année auparavant. Et 126,0% sur l’activité Mobile contre 122,7%. Pour l’opérateur historique, le potentiel de la data se reflète graduellement sur ses comptes au premier trimestre 2018 avec des progressions à deux chiffres : +45% pour celle de Mobile et +13,8% pour celle du Fixe.

Par ailleurs, Maroc Telecom gagnerait à chercher de nouvelles niches de développement via notamment l’implantation dans de nouveaux marchés, voire le lancement en propre de activité Mobile Payment au Maroc et la poursuite de son développement en Afrique subsaharienne.
En dépit d’indicateurs probants au premier trimestre 2018, le top management demeure prudent et maintient ses prévisions qui font état d’une stabilisation de ses revenus consolidés en 2018, d’une quasi-stagnation de son EBE consolidé et d’un Capex représentant environ 23% de son chiffre d’affaires, et ce, hors fréquences et licences.

Signalons que suite au renforcement de sa participation dans le capital de sa filiale burkinabé à 61% contre 51% auparavant, le groupe devrait enregistrer dès 2018 une hausse mécanique de son RNPG.