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Affaires

Henry’s : 20% du chiffre d’affaires annuel partis en fumée à  cause de la grève

Le biscuitier a repris son activité après un arrêt de travail de 3 mois.
L’entreprise s’est séparée de 90 ouvriers dont 60 saisonniers et 30 permanents.

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Paralysée par un mouvement de grève qui avait commencé à la mi-décembre 2007, Henry’s a enfin repris le 4 avril la production de biscuits. Cette reprise est intervenue après de longues négociations avec le bureau syndical, affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), qui ont abouti, selon Salah Eddine Ayoubi, DG de la société, «à un accord établi sous l’arbitrage de l’Inspection du travail, prévoyant le départ des 60 employés saisonniers tous payés au Smig».

Des indemnités de l’ordre de 5 000 DH, poursuit-il, leur seront versées. Par ailleurs, l’entreprise a dû aussi se séparer, par voie judiciaire, de 30 autres salariés, permanents cette fois-ci, qui ont été poursuivis pour entrave au travail. L’indemnisation de ces personnes se fera selon les dispositions du Code du travail.

Plein régime pour reconstituer les stocks des grossistes, détaillants et grandes surfaces
Si, pour le management d’Henry’s, l’affaire est close, pour le bureau syndical, le conflit n’est pas encore bouclé tant que «toutes les personnes ne sont pas encore indemnisées comme cela a été convenu». Le cas échéant, il pourra décider à nouveau de cesser le travail.

Cette menace est sérieuse, assurent les responsables syndicaux. Et si elle se produit, la grève ne fera qu’aggraver la situation de l’entreprise, qui a déjà été fortement pénalisée par l’arrêt de travail qui a duré environ 3 mois.

«Cette grève nous a fait beaucoup de tort ; elle va se traduire par une baisse de 20 % du chiffre d’affaires annuel», déclare M. Al Ayoubi. Sans compter, ajoute-il, que l’entreprise a continué à supporter ses charges fixes habituelles puisqu’il y avait encore des personnes qui ont continué à travailler. L’année 2008 a certes mal commencé, mais le DG se dit maintenant soulagé d’avoir pu mettre fin au conflit social, le premier qu’ait connu l’entreprise, et tient à préciser que son entreprise changera de stratégie en matière de ressources humaines. «Au lieu de recruter des saisonniers sur la base d’un contrat de six mois, nous ferons plutôt appel à des sociétés d’intérim», confie-t-il.

Pour rappel, tout a commencé au mois d’août lorsque, comme à l’accoutumée, l’entreprise a demandé aux employés saisonniers, engagés chaque année, de partir en vertu d’un contrat à durée déterminée de 6 mois. Les syndicalistes, explique le DG de la biscuiterie, se sont alors opposés au départ des 60 personnes et ont entamé un mouvement de contestation qui s’est aggravé durant le mois d’octobre pour aboutir à un arrêt total de la production à la mi-décembre. Ce qui a entraîné la disparition pure et simple de la gamme Henry’s, biscuits secs et pâtisserie, du marché.

Aujourd’hui, les six lignes de production ont été remises en marche afin de pouvoir reconstituer les stocks des grossistes et détaillants et approvisionner les grandes surfaces. Pour cela, l’usine tourne à pleine capacité et produit entre 400 000 et 500 000 paquets par jour. Ce qui permet à Henry’s de revenir dans les rayons et de maintenir sa part de marché estimée à 10 % du marché de la biscuiterie, qui se situe autour de 5 millions de paquets par an.