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Culture

Le Carrefour des livres ouvre son «Coffee & books»

La librairie Carrefour des livres n’est plus. A la place, «Coffee & books» : un magnifique espace convivial offrant au visiteur le loisir de prendre place, de squatter l’espace autour d’un thé ou d’un café, de lire à l’aise les mille et une œuvres en vente, et ce, sans obligation d’achat !

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Le Carrefour des livres ouvre son Coffee books

Au cœur du quartier mythique du Maarif, les mordus de livres et de lecture ont désormais la chance de prendre leur café/thé dans l’une des plus anciennes librairies de Casablanca. Après un travail colossal de réaménagement de l’espace, des canapés et des assises individuelles invitent aujourd’hui le lecteur à prendre place et à se servir dans les différents étals de la librairie, pour lire ou faire ses recherches. Tout est fait pour que le client se sente à l’aise.

«Aujourd’hui à Casablanca, il n’y a pas d’endroit où l’on peut lire en toute tranquillité. J’ai voulu créer, au cœur du Maarif, un espace où le temps peut  s’arrêter. En outre, le quartier est un réel melting-pot social, toutes les classes sociales s’y rendent. Ils peuvent tous se retrouver à égalité au cœur d’un même espace beau, mais humble», explique Yacine Retnani, directeur du Carrefour des livres.

Ça déménage

L’idée de cet espace vient confirmer l’engagement du jeune libraire pour le livre et la lecture, ainsi que pour la survie des librairies indépendantes. Sans mécénat ou fond d’investissement derrière, c’est de passion et de crédit bancaire que l’espace se nourrit. «Il n’y a aucun fonds pour réaliser des travaux de cette envergure. Nous avons fait l’impasse sur les subventions du ministère de la culture. Sur les 500 000 dirhams que le réaménagement a coûté, nous avons bénéficié de 100 000 dirhams du Centre national du livre en France, en guise de soutien à une librairie francophone. Le reste, c’est au crédit bancaire qu’on le doit», explique le libraire.

Pour mettre ses idées sur papier, Yacine Retnani a fait appel à une architecte d’intérieur expérimentée. «L’espace devait être aéré, non seulement pour aménager des places assises, mais également pour accueillir d’une meilleure façon, les différentes activités de la librairie», raconte le libraire. En effet, la librairie connue pour ses rencontres littéraires, expositions et ateliers pour enfants et adultes, nécessitait davantage de malléabilité.

Pour ce faire, toute la librairie est aujourd’hui  modulable : une caisse mobile, des cubes qui se déplacent, pour créer de l’espace ou dresser une séparation, des tables à roulettes et des tabourets pliables. En plus de quelques canapés, des assises individuelles sont aménagées entre les étagères de livres, devant des tables avec prises et wifi en libre accès. «L’idée est que l’on puisse venir s’installer pour lire, en attendant un rendez-vous, ou rester sur place lorsqu’on a amené son enfant pour les ateliers dessin et conte du week-end. Il y a même une professeure qui a ramené un élève pour lui dispenser son cours de français sur place. J’en étais ravi», s’enthousiasme Yacine Retnani.

Concurrence ? Synergie !

Mais sans obligation d’achat, que gagne la librairie à offrir ses livres ? «Tout cela favorise l’installation de l’habitude de lire chez les grands et les petits. Ça ne peut qu’être bénéfique pour la lecture et les ventes de livres. Evidemment, nous faisons confiance aux lecteurs pour qu’ils gardent les livres propres et intacts. Mais en général, une fois dedans, les lecteurs finissent par payer le livre pour le finir à la maison», confie le libraire.

L’espace désire-il se substituer à une bibliothèque ? «Non. Au contraire, je pense qu’il y a une synergie à relever et à encourager. Contrairement à une bibliothèque, nous ne prêtons pas les livres. Nous  encouragerions les grands lecteurs à se diriger vers les bibliothèques qui pourraient s’approvisionner dans les librairies. Tout le monde y gagne», assure le jeune homme qui serait d’ailleurs heureux que d’autres librairies copient le concept du Coffee & books. «Cela ferait plus d’espaces de lecture dans la ville, avec des endroits aussi éclectiques que diversifiés. C’est pour cela même que nous militons tous», conclut-il.