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Culture

MMVI : «De Goya à nos jours»… une traversée de l’art espagnol

Le Musée Mohammed VI de Rabat accueille, jusqu’au 4 février 2018, la Collection de la banque d’Espagne exposée pour la première fois en dehors de la péninsule ibérique.

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MMVI art espagnol

Plus de deux siècles d’art espagnol recouvrent les murs du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, et ce, grâce à une collaboration heureuse avec Banco de España. L’institution qui, depuis plus de deux cents ans, a misé sur l’art comme format matériel de son patrimoine, offre aux visiteurs du MMVI une occasion unique de voyager à travers l’histoire de l’art espagnol, depuis les premiers portraits du peintre Fransisco de Goya, jusqu’aux noms de la scène aujourd’hui. Il s’agit là d’une opportunité unique qui corrobore la politique de collaboration avec les musées et institutions internationales. Pour rappel, une collection des œuvres de l’immense Picasso fut également accueillie dans ce cadre.

L’Espagne autrement

Connaître l’art d’un pays, c’est percer à jour sa sensibilité. Et à travers l’exposition  «De Goya à nos jours», l’on découvre l’évolution d’une fibre artistique qui s’est peu à peu affirmée, en se détachant des influences italiennes et flamandes et en évoluant selon ses propres codes.

Organisée selon un critère chronologique, les soixante-dix œuvres de «De Goya à nos jours» transcrivent un pan de l’histoire du Royaume ibérique. Dans une  première partie, l’on découvre les premiers grands portraits de Goya, qui passe pour le pionnier de la modernisation de l’art espagnol, aux côtés d’autres grands portraitistes de monarques et de personnalités publiques, qui ont marqué l’histoire du pays, mais également de l’institution elle-même. On y découvre des portraits des artistes Salvador Maella, Vicente López, Federico de Madrazo, Sorolla et Zuloaga, entre autres noms illustres du XVIIIe, XIXe et XXe siècles.

Un exemple d’engagement

Dans les chapitres suivants, l’on découvre l’histoire de l’art contemporain des années 50 à nos jours. Un focus spécial sur l’art abstrait espagnol d’après-guerre met en exergue de grands chefs-d’œuvre d’artistes tels que Saura, Millares, Chillida, Guerrero, Tapiès ou encore Palazuelo. L’exposition «De Goya à nos jours» est faite de soixante-dix œuvres, tableaux et sculptures, qui donnent à voir le meilleur de la création d’artistes majeurs de la scène espagnole, sans oublier les nouveaux noms qui animent la scène artistique durant les deux dernières décennies. Sans aspirer à une quelconque exhaustivité, l’exposition donne l’aperçu le plus complet sur l’art espagnol, jamais exposé au Maroc, jusqu’à aujourd’hui. L’on peut mesurer, par là même, l’étendue de l’investissement de Banco de España dans la préservation de l’art espagnol. Un engagement qui ne peut qu’encourager les institutions marocaines à aller de l’avant dans la sauvegarde du patrimoine artistique marocain, relativement jeune mais profus.

Signalons, toutefois, que pour encourager l’art, l’Espagne a procédé à la réforme des dispositifs d’encouragement du mécénat. A savoir porter à 25% la part des dons des particuliers déductibles de l’impôt sur le revenu et faciliter la création et le fonctionnement des fondations.

A signaler également que la politique d’échange de collections, avec des fondations et musées étrangers, est tout à fait valide et louable dans la mise en avant de l’art d’un pays. Preuve en est le beau succès de l’exposition «De Goya à nos jours», empruntée par le MMVI. Pourvu que l’art marocain se fraie, lui aussi, une place dans les musées internationaux .