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Culture

Concert pour la tolérance : un engagement sans faille

Le Concert pour la tolérance a eu lieu sur la baie d’Agadir, samedi 14 octobre. Plus qu’un simple slogan, la tolérance à Agadir est synonyme de débats, d’amitié franco-marocaine et de musique.

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Concert pour la Tolerance

Au bout de 12 ans d’existence, le concert pour la tolérance est devenu un rendez-vous incontournable du paysage artistique gadiri. Cette année, pas moins de 210 000 mélomanes se sont retrouvés sur la baie d’Agadir pour célébrer la tolérance mais aussi un été qui n’en finit pas. Il est 21h en ce samedi 14 octobre et il ne fait pas moins de 25 degrés. Ce show sera diffusé en prime time le 28 octobre sur W9 et rediffusé sur M6, TV5 Monde et 2M. Selon Yannis Chebbi, directeur d’Electron libre : «Les différentes rediffusions programmées sur le réseau TV5 permettront de toucher près de 1milliard de téléspectateurs. Sans compter les réseaux sociaux qui permettent une plus large diffusion qui va au delà de nos prévisions».

La grande soirée des mille et une nuits

Le cru 2017 du concert pour la tolérance s’inscrit dans le même esprit que les éditions précédentes puisque c’est dans la joie et la bonne humeur que pas moins de 300 techniciens et hommes de l’ombre s’affairent pour réussir le show et son enregistrement dans les conditions du direct. En effet, le concert pour la tolérance se passe surtout dans les backstages. Après les séances de maquillage et de coiffure, Me Gims, en maître de cérémonie, y joue le présentateur, l’artiste et l’animateur. Quelques séquences décalées sont en train d’être filmées par les équipes de télévision française avant son passage sur scène. Toute la soirée sera co-animée par lui-même et Eko, l’humoriste originaire de Marrakech, avec qui il échange des plaisanteries, des youyous et des danses improvisées.

Inutile de mentionner que le public a scandé le titre Bella avec Me Gims, il a ensuite répété à tue-tête les paroles des rappeurs toulousains Big Flo & Oli, avant de se déchainer à l’annonce de l’arrivée de Douzi sur scène. Les pieds sur le sable, parents et enfants chantent mot pour mot les paroles de sa chanson Mina, un morceau sorti en 2017 et qui a réuni 17 millions de vues en moins de trois mois. «On l’adore depuis qu’il est petit», nous dit cette jeune maman; portant son bébé entre les mains.

Quant à Corneille, il a chanté pour son 3e passage sur la scène d’Agadir un de ses nouveaux morceaux qu’il tenait à dédier à un public fidèle. On a vu également défiler sur scène une vingtaine de collégiennes de l’école française d’Agadir qui ont accompagné la chanteuse Vitaa lors de sa performance. Dans les backstages, on les a vus pleurer d’émotion et répéter : «Je veux être comme elle…Vous êtes belle Vitaa»

D’autres artistes se sont succédé sur la scène de plage, parmi eux Arcadian ; Claudio Capéo, Ridsa, Richard Orlinski ; Keen’V, Loïc Notte et bien sûr Aminux, que les fans ont accueilli avec ferveur.

Décidément, le public est fidèle aux artistes locaux et se montre toujours prêt à les encourager jusqu’au bout.

L’Islam tolérant

«Etre tolérant, c’est plus facile à dire qu’à faire». C’est en ces termes que Marilyse Lebranchu, députée PS et ex-ministre de la décentralisation, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, a donné le ton lors d’un colloque qui s’est tenu ce même jour, plus tôt, dans la matinée, en présence de Aziz Akhannouch, président de l’Association pour la tolérance, et d’un parterre de journalistes marocains et étrangers, de hauts cadres français et autres issus d’Afrique subsaharienne, le maître mot était le vivre-ensemble.

A ses côtés, Luc Châtel, ancien ministre français de l’éducation nationale et président du groupe d’amitié Maroc – France, n’a pas manqué de confirmer l’importance de l’éducation artistique à l’aube de l’actualité internationale. Présent également à l’occasion, le ministre de la justice n’a pas manqué de rappeler l’exception marocaine et ses ingrédients : «L’islam tel que pratiqué ici est un islam tolérant qui défend l’identité singulière et permet d’entretenir des rapports basés sur le respect et la tolérance». Quant à Hassan Fenine, professeur universitaire, il n’a pa manqué de souligner l’importance de la révision des manuels scolaires, source d’amalgame et de rejet de l’autre.

Autant de constats et d’interventions qui, sans un travail de proximité et de terrain auprès des concernés, ne seraient que de vœux pieux. Et c’est ce que Ahmed Ghayat, président de l’association Maroc Pluriel, n’a pas manqué de souligner: «Chaque pas, chaque geste entrepris auprès de la jeunesse des quartiers apportent des résultats palpables. J’en suis convaincu, la culture est la solution». Nous n’en sommes pas moins convaincus.

Mahacine Mokdad