Affaires
Présidence de l’Amith : Mohamed Tamer favori devant Mustapha Sajid
Le remplaçant de Karim Tazi sera connu lors des élections prévues
le 11 juillet
De nouveaux statuts seront adoptés. Ils prévoient, entre autres, un poste de vice-président général.
Promotion, code du travail et mise à niveau sont les principaux dossiers.

C’est le 11 juillet qu’aura lieu l’assemblée générale élective de l’Association marocaine des industries textile et de l’habillement (Amith), Karim Tazi, l’actuel président, n’ayant pas voulu rempiler après un unique mandat de trois ans. Deux candidats, membres de l’actuel bureau, Mohamed Tamer et Mustapha Sajid, sont en lice. Selon plusieurs membres de l’association, les jeux sont pratiquement faits et c’est le patron de l’entreprise Bogart, Mohamed Tamer, favori, qui devrait occuper le poste le plus élevé. Son concurrent, Mustapha Sajid, patron de Mazafil, devrait dans ce cas être élu vice-président général, un poste qui sera créé par les nouveaux statuts qui seront adoptés au cours d’une assemblée générale extraordinaire programmée le même jour, juste avant l’assemblée élective.
Pourquoi ce changement des statuts ? «C’est pour des raisons de commodité», répond-on à l’association. «Aujourd’hui, nous avons décidé de revoir les structures de l’Amith de façon à lui permettre d’être plus efficace et le vice-président, étant l’alter ego du président, assurera une continuité et une pérennité de l’association», est-il expliqué. Les nouveaux statuts permettront également de «renforcer les antennes régionales de l’association et de réduire le nombre de filières». Aujourd’hui au nombre de quatre, elles ne seront plus que trois : chaîne et trame, maille, et textile de maison.
Combien d’entreprises sont passées à la co-traitance ?
Ce regroupement des filières est un moyen de réduire le nombre des membres du bureau qui sont une trentaine actuellement. «Ils seront sélectionnés sur la base de critères très pointus pour permettre la meilleure représentativité possible des filières du secteur», explique-t-on auprès de l’Amith. En revanche, les antennes continueront d’élire leurs présidents à leur niveau. Formule novatrice, les noms des présidents de filières et de pôles constituant l’équipe du président seront proposés à ce dernier pour approbation dans un délai de trois mois, donc en septembre prochain. Rappelons que, jusqu’à présent, ces présidents de pôles et de filières étaient élus sans délai précis.
Au-delà de ces innovations, l’élection d’un nouveau président de l’Amith, et donc d’un nouveau bureau, ne devraient pas entraîner de changements majeurs. Les deux candidats répondent unanimement que «ce sera un changement dans la continuité, même s’il y aura une touche personnelle du président». En ce qui concerne les dossiers en cours, tous deux s’engagent à poursuivre le travail entamé depuis des années.
Les dossiers qui tiennent à cœur aux candidats touchent essentiellement à la promotion du produit Maroc, à la mise à niveau des entreprises et au Code du travail. Sur le premier point, Mohamed Tamer entend – s’il est élu – «poursuivre et capitaliser sur le travail fait par l’actuel bureau sur le marché espagnol, et mettre le paquet sur la Grande-Bretagne qui revient en force au Maroc, sans oublier de renforcer, et c’est une priorité, les actions sur le marché des Etats-Unis».
L’autre dossier sur lequel se penchera le nouveau président de l’Amith, et que Mohamed Tamer qualifie de brûlant, est le Code du travail. «L’Amith va reprendre en main ce dossier car plusieurs dispositions réglementaires ne sont pas encore publiées, ne sont pas appliquées ou encore ne font l’objet que d’une application irrégulière», indique M.Tamer qui cite les points problématiques, notamment l’indemnisation et les heures supplémentaires. Enfin, Mohamed Tamer n’oublie pas de mentionner que le programme de mise à niveau doit être poursuivi.
Il convient, en effet, de rappeler que le secteur a vécu, en 2005, l’une des années les plus difficiles depuis le début des années 90, en raison de son positionnement trop marqué dans la confection. Un créneau où les Chinois, bénéficiant de la fin de l’accord multifibres, avaient investi massivement en offrant des prestations à bas prix à leurs clients européens (cf : www.lavieeco.com). La mise en place, par l’Europe, de quotas à l’importation de produits chinois, jusqu’en janvier 2008, avait limité la casse et donné un sursis aux industriels.
En passant à la co-traitance, impliquant la proposition de collections, nombre d’entreprises ont pu remonter la pente, notamment grâce aux commandes du marché espagnol qui a devancé la France sur la liste des importateurs de produits textiles en 2006. En 2007, la tendance positive s’est maintenue et l’Amith vient de signer un accord avec le groupe espagnol Inditex qui fabrique les marques Zara et Massimo Dutti, entre autres. Toutefois, nombre d’entreprises n’ont pas encore entamé leur mue, et 2008, c’est dans 5 mois. Le nouveau président de l’Amith réussira-t-il à limiter les dégâts? L’avenir le dira.
