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Culture

Festival Al Haouz : bien plus que du folklore…

Vient de s’achever la 4e édition du Festival d’Al Haouz. Etalé sur plusieurs villages de la région, le festival a tranché avec une vision locale, folklorique pour s’ouvrir sur une stratégie de développement culturelle et touristique.

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Quelle fraîcheur que ce Festival d’Al Haouz par la chaleur torride du mois de juillet ! La région a connu, du 7 au 14 juillet, un bouillonnement culturel qui n’a pas épargné même le plus reclus de ses villages. Dépaysant, intense, touchant sont autant de qualificatifs qui peuvent décrire le festival. Née d’une volonté de la province d’Al Haouz de promouvoir les atouts de la région, tout en désenclavant sa population, cette quatrième a bénéficié de toute la bienveillance des autorités locales, ainsi que des artistes qui y résident.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’artiste peintre Mohamed Mourabiti a été à la hauteur de la confiance qu’on lui a accordée, en lui confiant la direction d’un festival qui, auparavant, se limitait à quelques spectacles folkloriques. Non que le patrimoine de la région soit des moindres, mais que son rayonnement restait local et surtout figé dans une vision réductrice des arts et artisanats locaux. Fort de son réseau d’artistes et d’intellectuels, mais surtout d’une aptitude remarquable à la gestion, Mohamed Mourabiti a offert à la région d’Al Haouz un petit bijou qui pourrait devenir un rendez-vous incontournable de la scène culturelle marocaine.

En idées et en couleurs

Les sept jours du Festival d’Al Haouz ont été marathoniens, autant pour le public que pour les artistes et intellectuels participants. En effet, ces derniers ont été invités aussi à découvrir les différentes escales de la région pour découvrir des lieux historiques du patrimoine architectural, spirituel ou naturel. Cette connaissance nouvelle de la région ne pouvait qu’ancrer dans la réalité les différentes conférences sur le lien entre le patrimoine local et les différents arts contemporains, ou encore la dimension spirituel de l’héritage architectural.

L’on aura ainsi assisté à des échanges intéressants entre Moulim Laroussi, Mustapha Naissabouri et Mohamed Melehi, ou encore Maati Kabbat avec Mohamed Alifriqui, Boujemaa Guelghan et Mostafa Taouallout et bien plus en off dans les différentes activités offertes par le festival, ce qui en fait une occasion exceptionnelle pour l’échange interdisciplinaire et la synergie créative.

Les arts plastiques ont fortement imprégné le festival. Des vernissages ont eu lieu dans différents lieux publics, mettant en avant des artistes marocains confirmés, ainsi que des jeunes talents repérés localement. La photographie était également à l’honneur, puisqu’une belle exposition des photos de Leila Alaoui a pris place au village d’Azrou. L’artiste Mbarek Bouchichi a, quant à lui, organisé une exposition de photos prises par des enfants de la région, dont certains firent montre d’un vrai talent.

Des ateliers quotidiens ont été prodigués à la jeunesse locale qui n’a pas manqué à l’appel. L’écrivain de Tahnaout, Mohamed Nedali, a inauguré la série avec un atelier d’écriture en langue française. L’éditrice Nadia Essalmi a, quant à elle, expliqué le parcours de la création du livre.

Côté cinéma, chaque soir une projection de films était programmée dans deux villages en parallèle. On retiendra le bel entrain de la population du village d’Azrou sortie partager un buffet de l’amitié avec les invités du festival, avant la projection du film Lhajjate du réalisateur Mohamed Achaouar. D’autres projections ont été programmées, comme à Amzmiz, où le réalisateur Youssef Britel a projeté son Chaibia, ou à Aït Ourir, où Izza Gennini a montré Retrouver Ouled Moumen.

Et pour ne rien ôter au charme du patrimoine musical, des concerts ahwach et gnoua ont été au rendez-vous dans différentes scènes du festival, avec, par moment, l’introduction de musiques urbaines et de parades de la compagnie Alwanart, pour étoffer le spectacle et transformer le folklore. Les grands concerts ont connu la participation d’artistes issus d’autres régions et d’autres répertoires patrimoniaux, tels que Khalid Bouazzaoui, Khadija El Beidaouia ou Majda Yahyaoui.
Vivement la cinquième édition !