Culture
La calligraphie à l’honneur au symposium d’Asilah
Du 14 au 21 mai, la Maison d’art contemporain de la commune de Briech, à Asilah, a accueilli le Symposium international d’art contemporain. Cette sixième édition a mis pleine lumière sur l’art de la calligraphie.

C’est dans la commune de Briech, à dix kilomètres d’Asilah, que s’est tenu le Symposium international d’art contemporain. L’événement, organisé par l’Association pour l’art et la culture (APAC), en partenariat avec la Fondation de la Maison d’art contemporain (MAC). A a choisi, pour sa 6e édition, de mettre à l’honneur la calligraphie contemporaine dans le monde, permettant ainsi un brassage aussi bien artistique que linguistique. En effet, les artistes invités venaient de Chine, du Japon, d’Iran, de Turquie, de Palestine, du Bahreïn, du Qatar, de Tunisie et du Maroc. Autour de ces alphabets multiples, se sont organisés des événements divers de création, de débat, de poésie, de musique et de rencontre avec le public.
La calligraphie, aujourd’hui
Pourquoi la calligraphie? Hormis son aspect identitaire, la calligraphie est un art majeur avec une histoire, une mouvance et des tendances qui varient d’une région à l’autre du monde. Si dans les pays arabes, la lettre s’est intimement liée au sacré, avant de se rebeller sur le fond et libérer la forme, la calligraphie asiatique a parcouru les siècles et plusieurs conflits avant de devenir un capital artistique majeur dont l’enseignement est obligatoire à l’école primaire, comme c’est le cas au Japon. C’est tout plein d’éléments à la fois historiques et artistiques qu’offrait le Symposium international d’art contemporain d’Asilah. «C’est une première mondiale de consacrer un symposium à l’art de la calligraphie. Habituellement, on y consacre des expositions… Les artistes invités y ont été très sensibles. Preuve en est, les différentes formes d’échange et de collaboration qui y ont eu lieu», affirme l’artiste peintre Ahlam Lemseffer, commissaire du symposium.
Si le grand public a eu droit à un vernissage de qualité, les artistes invités, eux, se sont côtoyés dix jours durant lesquels ils ont échangé, débattu et même intervenu dans les œuvres des uns et des autres, dans une sorte de communion artistique libératrice. D’autant plus que certains des artistes invités s’attachaient à leur savoir-faire académique classique, pendant que d’autres sacrifiaient allégrement les règles en faveur d’une spontanéité artistique. «Nous avons assisté à de très belles performances, tel qu’une démonstration de Shodo japonais qui s’opère de façon cérémoniale, un peu comme la cérémonie du thé. Tout comme la performance de l’artiste Daifallah qui a écrit un texte d’une traite, avec un souffle propre et une cadence maîtrisée», ajoute Ahlam Lemseffer.
Autre moment d’enchantement du symposium : la découverte du travail de la poétesse Touria Majdouline dont le sujet de doctorat portait sur la calligraphie et sa poésie, ou la calligraphie comme forme poétique de l’écriture. «Une conception de la calligraphie qui ne pouvait que ravir les artistes présents qui étaient attentifs et sensibles au rapprochement», note la commissaire du symposium.
