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SIAM 2017 : Entretien avec El Mostafa Chehhar Directeur du Domaine Vert au sein du Groupe Crédit Agricole du Maroc
Le groupe a mobilisé 45 milliards de DH pour accompagner le Plan Maroc Vert, sous forme de crédits aux grands opérateurs, à la petite agriculture et aux clients du microcrédit. Malgré une offre déjà diversifiée, il reste à l’écoute du marché pour continuer à proposer des solutions adaptées aux besoins du secteur.

Comment se porte le Groupe Crédit Agricole du Maroc dans la conjoncture bancaire et agricole actuelle ?
Les performances réalisées par le Groupe Crédit Agricole du Maroc durant l’année 2016 sont le meilleur indicateur de sa bonne santé et confirment le bien-fondé de la stratégie de développement que nous avons adoptée.
Le groupe a une stratégie dédiée à l’accompagnement de l’agriculture marocaine en général et du Plan Maroc Vert en particulier. Pouvez-vous nous en rappeler les principaux axes et nous dresser un état des lieux des réalisations jusqu’à ce jour ?
Le développement du secteur agricole et du monde rural fait partie intégrante de l’ADN du Groupe Crédit Agricole du Maroc. Nous avons toujours été le partenaire historique des agriculteurs et sommes le bras financier du Plan Maroc Vert depuis son lancement.
Afin de réaliser notre mission, nous avons mis en place nos stratégies en prenant en considération la spécificité et le potentiel de développement de chaque région avec pour principaux objectifs de faciliter l’accès des agriculteurs à des formes modernes et rentables d’exploitation, de développer la bancarisation des agriculteurs et des ruraux grâce à une offre de services financiers adaptés, d’appuyer la création d’entreprises agricoles et d’améliorer leur accès au crédit.
Nous nous sommes appuyés pour cela sur l’expertise que nous avons développée au fil des ans et sur notre bonne connaissance des caractéristiques des filières, des acteurs et des cultures ciblées. Nous avons segmenté le marché en 3 types de clients selon leurs profils et garanties bancaires et avons mis en place des structures adaptées à chaque profil d’agriculteur : la banque classique pour les clients bancables, Tamwil el Fellah pour les agriculteurs ne répondant pas aux exigences de l’orthodoxie bancaire, et la Fondation ARDI pour les clients dont les besoins relèvent du microcrédit.
Pour chaque tranche, nous avons développé des produits répondant aux besoins spécifiques des agriculteurs la composant et ce, malgré la diversité des situations, et mis en place des outils et une ingénierie de financements performante tels que le scoring des risques…
Nous avons également procédé à un vaste maillage territorial pour être au plus près de nos clients et sommes présents aujourd’hui avec plus de 850 agences à travers tout le Royaume, notamment en zones rurales.
Pour ce qui est de l’accompagnement du Plan Maroc Vert, nous avons mobilisé au total 45 milliards de DH pour accompagner ses deux phases, répartis sur les 3 tranches sus-citées.
Grâce à tout cela, notre modèle est aujourd’hui reconnu à l’international comme un modèle de financement novateur et unique en son genre qui a été audité et reconnu par des institutions de renom telles que la FAO, la Banque mondiale et l’AFD et qui est fortement demandé par plusieurs pays d’Afrique subsaharienne où l’agriculture présente beaucoup de similarités avec la nôtre.
Quels sont les efforts déployés pour accompagner les grands projets et la petite agriculture ?
L’ambition renouvelée de notre mission de service public consiste à apporter des améliorations continues à nos systèmes d’intervention et à nos outils d’accompagnement et ce pour impacter positivement les conditions de vie des agriculteurs, quelle que soit leur taille et de la population rurale en général. Le GCAM a toujours conçu des produits et services financiers adaptés à la réalité du terrain aussi bien en matière de normes de financement, de durée, de différé d’amortissement, de période de décaissement… L’objectif est de répondre aux besoins réels de financement et de permettre aux agriculteurs d’améliorer leurs itinéraires techniques et par conséquent augmenter leurs rendements.
Y a-t-il de nouvelles offres du groupe à destination des agriculteurs?
Nous sommes constamment à l’écoute de leurs besoins pour pouvoir leur proposer des produits adaptés. Par exemple, compte tenu de la dynamique croissante que connaissent les différentes filières de production, nous nous mobilisons pour accompagner leurs besoins en valorisation, transformation et commercialisation. Nous avons d’ailleurs une offre packagée dédiée pour accompagner les agrégateurs.
Quelle est la particularité du financement de l’agriculture ?
L’agriculture est fortement tributaire des aléas climatiques qui impactent significativement les rendements et donc les capacités de remboursement des agriculteurs. C’est également un secteur caractérisé par la complexité des structures de production, l’exiguïté et le morcellement des exploitations, la précarité des statuts fonciers… Son financement doit donc prendre en compte ces spécificités et s’adapter à ces contraintes.
Le thème retenu pour la 12e édition du SIAM est «Pour un agro-business responsable au service d’une agriculture durable». Que fait le groupe pour soutenir les acteurs de toute la chaîne de valeurs du secteur dans l’atteinte de cet objectif ?
Nous mettons à la disposition de l’ensemble des acteurs des filières des packs de financement dédiés qui visent à satisfaire et accompagner l’ensemble de leurs besoins aussi bien pour la phase de production que de stockage, de conditionnement ou de transformation et de commercialisation. Nous les accompagnons également pour mener à bien toutes les opérations à l’international à travers une plateforme moderne et performante.
