SUIVEZ-NOUS

Secteurs

«La plateforme Maroc a suscité beaucoup d’intérêts avec une qualité exceptionnelle des B2B»

Le Maroc est devenu une vraie plateforme aéronautique forte de 121 entreprises spécialisées dans différents métiers. Les métiers comme les traitements de surface des matériaux, la réparation du composite, l’usinage et la fabrication de pièces en métal en feuilles gagneraient à être développés.

Publié le


Mis à jour le

Aeronautique

Souad Elmallem Executive partner du cabinet 6temik

Une forte délégation marocaine a participé à l’Aeromart Montréal qui s’est tenu du 4 au 6 avril. Ce voyage de prospection entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’accélération industrielle et fait suite au lancement des quatre premiers écosystèmes aéronautiques. Souad Elmallem, Executive partner de 6temik, cabinet de conseil dans l’aéronautique, détaille les atouts du Maroc et les gaps à combler.

Quels sont les objectifs de cette présence en force des représentants de l’industrie aéronautique marocaine à l’Aeromart Montréal ?

Plusieurs objectifs sont recherchés dans cette démarche. En effet, nous avons une bonne délégation qui est à l’image du «back-office» aéronautique marocain dont plusieurs acteurs s’activent à jouer chacun un rôle précis de manière à faire de l’offre Maroc, l’offre la plus structurée, complète, évolutive et surtout agile. Il est clair qu’il faut démontrer aux futurs investisseurs la force de frappe de la «Team Maroc» dont l’objectif ultime est de mettre en place tous les ingrédients nécessaires pour réussir des projets porteurs dans un secteur porteur. Un investisseur industriel a besoin d’être écouté, d’être rassuré et surtout que les spécificités de son corps de métier soient bien comprises. Les besoins doivent être bien évalués.

Quels sont les messages phares sur lesquels vous avez insisté auprès des investisseurs présents ?

Nous avons insisté, comme nous le faisons souvent auprès de la communauté des investisseurs potentiels, sur le fait que le Maroc est devenu une vraie plateforme aéronautique fière de la présence de 121 entreprises, toutes des opérateurs référencés, qui aujourd’hui constituent un écosystème en constante évolution et surtout en maturation. Nous avons également souligné que la présence d’un OEM (fabricant d’équipement d’origine) comme Bombardier ne fait que réitérer la confiance des investisseurs tels que le groupe Safran et autres qui l’ont précédé, et d’autres qui l’ont suivi notamment Boeing avec son écosystème annoncé récemment, confirmant une fois de plus l’attractivité du Maroc.

Justement, comment le Maroc est classé sur le plan de l’attrait des IDE mondiaux dans l’aéronautique ?

La stabilité politique et l’exclusivité géostratégique du Maroc font de cette plateforme une place de choix dans la globalité de la supply chain aero mondiale. Le fait que l’offre Maroc est complète et adaptée aux différentes grosseurs de projets d’investissement, en plus des «incentives» reliés à l’exportation et la formation, permet d’avoir une offre distinguée et réfléchie pour attirer de façon efficace les investissements de manière à mettre à leur disposition les outils nécessaires au succès de leurs projets. Également, le fait que les questions et problématiques de logistiques et d’infrastructures ne sont plus à l’ordre du jour car dans chacun de ces domaines le Maroc a su faire avancer les choses et est de statut «world class».

Quelles sont les filières qui gagneraient à être développées dans la plateforme marocaine en dehors des activités traditionnelles ?

Les filières qui gagneraient à être développées en premier sont clairement les trous existants aujourd’hui dans l’écosystème. Les métiers tels que les traitements de surface des matériaux, la réparation du composite, l’augmentation de la capacité globale en termes d’usinage et de fabrication de pièces en métal en feuilles vont permettre de compléter tous les besoins en la matière. Il faut également investir dans l’usinage des matériaux durs et d’alliages spéciaux puisque ce sont des capacités distinctives sur le marché qui permettraient au Maroc d’attirer de nouveaux grands systémiers. L’ingénierie en aéronautique doit passer à l’étape supérieure en termes de valeur ajoutée. En réalité, ces trous dans l’écosystème créent une situation de «l’œuf et la poule» dans la mesure où cela nécessite le début d’un cercle vertueux. En effet, ce dernier peut être initié par un pionnier qui en se positionnant ainsi va pouvoir bénéficier de la transition de ces marchés vers le Maroc.

L’industrie aéronautique mondiale prend le virage du 4.0. Qu’est-ce que cela suppose pour le Maroc ? L’industrie marocaine est-elle en mesure de tirer profit de ce virage ?

Certainement, le Maroc doit absolument tirer profit de ce virage qui fait suite à la mécanisation, à l’électrification et finalement l’automatisation. L’industrie aéronautique 4.0 innove grâce au concept de l’usine intelligente en connectant les machines et les intervenants internes et externes entre eux par des systèmes de gestion d’information et de l’utilisation du big data. C’est un point d’inflexion décisif qui ouvrira la porte à beaucoup de possibilités. Les entreprises qui réussiront ce virage deviendront les compagnies phares de demain.

Quel bilan dressez-vous de la participation du Maroc à cet événement ?

Le bilan de la participation marocaine à l’Aeromart Montréal est très positif. Nous avons généré beaucoup d’intérêts de la part des investisseurs de l’Amérique du Nord et surtout nous avons eu une qualité de B2B qui était exceptionnelle pour ce genre d’événements.

Un petit aperçu sur les prochaines participations de l’année 2017?

Après la participation marocaine à l’Aeromart Montréal, les industriels aéronautiques nationaux seront présents à la “Feria Aeroespacial Mexico” au Mexique du 26 au 29 avril, à “Aeromart Nagoya” au Japon du 26 au 28 septembre, à “l’Aerospace meeting de Casablanca” les 18 et 19 octobre, et à “Aerospace and défense Meetings Turin” en Italie les 29 et 30 novembre prochain.