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Il veut rendre Toulouse Business School plus accessible
Mohamed Derrabi est nommé directeur du campus TBS de Casablanca en janvier 2017. Sa mission est de lancer la formation initiale et un master à plein temps dans le nouveau campus de l’école française à Sidi Mâarouf. Assistant à l’Université de Louvain en Belgique, doyen de la School of Business Administration d’Al Akhawayn…, il a une longue et riche carrière dans l’enseignement.

Fraîchement nommé à la tête du campus Toulouse Business School (TBS) de Casablanca en janvier 2017, Mohamed Derrabi a, à son actif, une longue carrière dans l’enseignement supérieur. Après un master et un doctorat de l’Université catholique de Louvain en Belgique, il est recruté comme professeur assistant par l’université où il fait ses classes. Après un bref passage, Mohamed Derrabi répond à l’appel du pays. Il saisit, en 1999, l’opportunité de rejoindre Al Akhawayn University, à Ifrane, en qualité de professeur de finance. Il y restera 12 ans. Ce parcours est couronné par un poste de doyen de la School of Business Administration (SBA). «Je garde un très bon souvenir de cette longue expérience à l’Université Al Akhawayn où j’étais en immersion dans un système offrant de l’autonomie de gestion. J’ai pu aussi côtoyer Rachid Belmokhtar, ex-président de l’université, qui m’a initié à son réseau, mais aussi l’actuel président Driss Ouaouicha», narre Mohamed Derrabi.
Le tournant de sa carrière arrive lors de cette période même où Rachid Belmokhtar lui confie la lourde tâche de décrocher les accréditations internationales pour la SBA.
Il a décroché l’accréditation EPAS pour la SBA d’Al Akhawayn University
Afin d’obtenir le précieux sésame, l’école bénéficie (avec d’autres universités arabes) d’un projet financé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L’agence nationale d’accréditation anglaise (QAA) se chargera d’évaluer et de délivrer les fameuses accréditations. «L’objectif de ce projet dans lequel Al Akhawayn a pris part vise à améliorer la qualité des programmes académiques. En deux ans de formation, entre 2003 et 2005 plus exactement, j’ai pu acquérir des compétences d’ingénierie et d’implémentation des programmes. Ce qui m’a permis de me lancer dans l’assurance et la qualité des programmes d’enseignement supérieur», déclare M. Derrabi.
L’année 2005 sera très fructueuse pour ce père de 3 enfants. Il passera un séjour de recherche aux Etats-Unis dans le cadre d’une bourse Fullbright et sera engagé par le PNUD en tant que consultant en assurance qualité. Sa mission avec l’organisme des Nations Unies s’achève en 2007, date à laquelle Mohamed Derrabi est nommé doyen de la SBA d’Al Akhawayn University. Il a dès lors mené le projet d’obtention de l’accréditation européenne EPAS. En 2010, sa dernière année à Ifrane, la SBA décroche EPAS. «C’est le seul programme qui a cette accréditation en Afrique», dit non sans fierté M.Derrabi. Cette performance lui a permis de taper dans l’œil de l’EFMD, la fondation européenne de développement du Management qui détient l’accréditation EPAS.
Dès 2010, M. Derrabi devient membre du conseil d’EPAS. En d’autres termes, il est auditeur international pour cet organisme européen et parcourt le monde pour juger de l’éligibilité ou non des programmes pour l’accréditation européenne. «Le processus est très complexe. Pour obtenir l’EPAS, il est nécessaire d’avoir 8 votes de membres sur 12», explique-t-il.
Sa carrière de professeur supérieur va continuer parallèlement à celle d’auditeur. Il est contacté par l’Ecole française de commerce ESC Rennes pour chapeauter les programmes de l’Université Internationale de Rabat (UIR). Ce Casablancais occupera le poste de vice-président aux affaires académiques à l’UIR, effectuant ainsi des allers-retours quotidiens entre les deux villes. Au bout d’un an, il finira par rejoindre Casablanca pour un nouveau challenge, celui de remettre sur les rails l’Université Mundiapolis. M. Derrabi travaillera en binôme avec Amine Bensaid, actuel président de l’université, ami et ex-collègue. «Le challenge était de revaloriser l’université. Ce défi a été relevé. A preuve, le fonds d’investissement Actis a, au final, repris les rênes de l’institut supérieur», affirme-t-il. Cette expérience de 5 ans lui a permis d’acquérir une bonne compréhension du système d’enseignement et d’accréditation marocain. «Aujourd’hui, Mundiapolis est une bonne université marocaine», se félicite Mohamed Derrabi.
Un nouveau pari : gérer la transition à TBS Casablanca
Grâce à un cabinet chasseur de têtes, Mohamed Derrabi sera contacté en 2016 par le management de Toulouse Business School pour diriger le nouveau campus de Casablanca. Depuis son implantation il y a 10 ans, TBS était jusque-là une école de formation en alternance (le nombre d’étudiants s’élève à 250). Dès septembre 2017, l’établissement à la triple accréditation géré par la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse lance la formation initiale en Bachelor et Master au Maroc. «L’ambition de TBS, c’est de venir au Maroc pour servir les objectifs d’internationalisation de l’école en Afrique», explique le doyen de TBS Casablanca. L’école de commerce présente à Toulouse, Barcelone, Paris et désormais à Casablanca propose le même diplôme dans les 4 campus. Ayant investi 5 millions d’euros au Maroc et 500000 euros dans le seul campus du Royaume, TBS dispense la formation d’école de commerce française à un prix «accessible». «La formation initiale lancée dès septembre 2017 coûtera 58 000 DH/an. Notre ambition est d’atteindre 300 étudiants tous niveaux confondus après trois ans d’activité», déclare-t-il. Pour ce faire, les équipes de TBS s’attellent déjà dans des tournées dans les lycées marocains et dans certains pays d’Afrique subsaharienne pour recruter des étudiants. Argument présenté: la formation est multi-campus et doit se faire en partie à l’international, notamment à Toulouse, Paris ou Barcelone. Mohamed Derrabi veut aussi développer la recherche scientifique et améliorer l’employabilité des étudiants. Un nouveau défi est lancé !
