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Affaires

Malaise social à  BMCE Bank

Le nouveau mode de rémunération variable jugé inéquitable
On dénonce également la discrimination et le retour sur les acquis
La direction n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

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rub 2010

Après les employés et cadres du Crédit du Maroc qui avaient observé, à  la mi-juin, un arrêt de travail d’une journée, c’est au tour du personnel de BMCE Bank d’exprimer son mécontentement. A l’heure o๠nous mettions sous presse, ce dernier, sous la bannière de l’Usib – UMT (Union syndicale interbancaire), avait lancé un mot d’ordre de grève pour la journée du 6 juillet. Une interruption reconductible, selon Farouk Chahir de l’Usib.
Alors que la direction générale n’avait pas réagi à  nos sollicitations, le syndicat, lui, affirme être arrivé à  cette extrémité en réaction à  «la détérioration de la situation morale et matérielle des employés de la banque». Explications : c’est la mise en place du nouveau système de «rémunération variable» qui a mis le feu aux poudres. Pour le syndicat, qui parle de malaise perceptible suite à  la décision de mettre en place une nouvelle grille d’intéressement aux résultats de la banque, le système «n’est pas équitable» parce qu’il est fondé sur des objectifs que la direction est seule à  définir, et ensuite parce qu’il exclut la quasi-totalité des collaborateurs hors-réseau «et les agents du front office» de son champ.

Autre chapitre qui, selon le syndicat, nourrit le courroux des employés, celui du nouveau système de classification qui «pénalise» l’ancienneté et institue le plafonnement des rémunérations au titre de chaque métier.
En fait, la grève déclenchée par l’Usib, explique un employé, est le résultat d’une accumulation de mécontentements, suite à  toutes les innovations qui, selon lui, non seulement ne rendent pas justice à  la majorité des employés, mais parce que le personnel n’a pas été associé ni à  leur conception ni à  leur mode d’application. Il demande, à  titre d’exemple : «Comment voulez-vous que je mette toute mon énergie à  réaliser un objectif dans lequel je ne suis pas impliqué et pour lequel on ne sollicite pas mon adhésion».

Un autre employé dénonce le fait que le club BMCE, récemment rénové, soit devenu payant en vertu de l’institution d’une cotisation annuelle de 5 000 DH, ce que le syndicat considère comme «un retour sur les acquis». Ce sont là  autant de gouttes qui ont fait déborder le vase, sachant, comme le souligne le communiqué de l’Usib, que le cahier revendicatif n’a reçu aucune réponse depuis une année. A noter que la grève à  BMCE Bank ne serait, selon des syndicalistes, qu’une répétition de mouvements de mécontentement qui risquent d’éclater dans tout le secteur bancaire, dans la mesure o๠le nouveau système de rémunération qui n’a pas encore été généralisé dans toutes les banques est sujet à  controverse.