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Carrière

Managers débutants : Avis de Doha Benjelloun, DG de Proactech

L’erreur la plus fréquente d’un manager débutant est le désir de tout contrôler parce qu’il considère, à tort ou à raison, que s’il ne fait pas les tâches lui-même, celles-ci ne seront pas satisfaisantes. Or, on attend moins d’un manager d’exécuter des tâches, même avec excellence que de transmettre une vision et de jouer le rôle de facilitateur au sein d’une équipe. Il doit en principe se concentrer sur les tâches à fort rendement et savoir déléguer le reste. Cela nécessite souvent un processus bien planifié.

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Les peches capitaux du management

Doha-BenjellounEntre le manager qui veut montrer qu’il est proche de ses collaborateurs et qu’il est «sympa», quitte à laisser le bateau dériver par manque de fermeté dans les situations qui en nécessitent… et celui qui, au contraire, veut tout de suite montrer qui est le chef, quitte à mettre une distance néfaste entre lui et ses collaborateurs…, il est possible de trouver une position médiane dans laquelle on reste à l’écoute de ses collègues tout en gardant une réserve qui permettra de faire preuve de fermeté quand il le faudra. Pour ma part, lorsque nous avons lancé l’activité e-Learning en 2007, c’était un nouveau créneau et cela nécessitait beaucoup de créativité et de recherche et développement, à la fois dans les domaines techniques et pédagogiques. Cela n’était pas pour me déplaire puisque j’ai un background technique, même si j’ai par la suite fait un master en management. De plus, vu que les compétences spécialisées dans le domaine étaient quasi inexistantes au Maroc, je mettais donc «mon nez» dans tous les processus, ce qui me rassurait parce que cela remplissait bien mes journées. Un jour, une jeune recrue m’avait interpellée : «Madame, vous participez au cahier des charges, vous intervenez sur le code technique, ensuite vous corrigez les fautes d’orthographe, vous faites tout ici ? …». Cela me flattait au début, mais, je me suis vite rendue compte qu’en plus du fait que cela était épuisant et pas toujours efficace, personne n’était aux commandes de l’avion pour le pilotage stratégique !
J’ajouterais enfin que l’expérience managériale et entrepreneuriale est un excellent atout d’un point de vue développement personnel. Le manager doit apprendre l’humilité car il est le premier à assumer la responsabilité d’une contre-performance ou d’un dysfonctionnement et, dans le sens contraire, il doit savoir reconnaître le mérite de chacun de ses collaborateurs lorsque la performance est au rendez-vous. Il apprend à se maîtriser car il faire preuve de diplomatie entre un client en colère ou pressé et un collaborateur qui doit rester motivé et engagé. Il apprend à être empathique avec ses collègues pour connaître leurs points forts et points faibles, afin de s’appuyer sur les premiers et les aider à atténuer les seconds.
On ne peut pas être un parfait manager pour autant. Il faut donc savoir se faire aider en s’entourant de personnes qui ont des compétences complémentaires et savoir instaurer un climat de confiance, de transparence et de sincérité au sein de l’équipe.
Il ne faut surtout pas s’isoler et il ne faut pas hésiter à avoir un ou plusieurs mentors, à lire et se former, à se poser de temps en temps… En un mot, à se remettre en question quand il le faut.