Capital investissement : 786 MDH investis en 2016

Les investissements sont en hausse de 13% par rapport à 2015 n La part des participations majoritaires a accusé une forte baisse en raison du recul des transactions en transmission n 34% des fonds comptent investir dans de nouvelles entreprises en 2017.

L’activité de private equity s’est maintenue en 2016. Même si les levées de fonds n’ont pas atteint le niveau de 2015 (305 MDH contre 490 millions), l’investissement a, lui, enregistré une hausse. Les sociétés de gestion réunies sous la bannière de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) ont en effet investi un montant de 786 MDH, en progression d’environ 13% par rapport à 2015. Rapporté au PIB, le taux de pénétration de cet outil de financement tourne autour de 0,08%, soit le plus haut niveau dans la région MENA où ce taux ne dépasse pas 0,03%.
Les opérations de l’année 2016 portent le cumul des montants investis, depuis le démarrage de cette industrie en 2001, à 6,3 milliards de DH dans 183 entreprises. Soit près de 60% des montants levés qui s’élèvent à plus de 11 milliards de DH (hors fonds d’infrastructures qui ont à leur actif 5,5 milliards de DH de levées). 7% des montants ont été investis dans des entreprises en démarrage (capital-risque et amorçage), 80% dans des entreprises en phase de développement, et 13% dans des structures en phase de transmission. L’industrie s’arroge la première place en concentrant 45% des investissements, les services et transport viennent en deuxième position avec 25%, suivis de la construction et BTP (16%) et des TIC (7%). Par zone géographique, 78% des entreprises investies sont installées sur l’axe Casa-Rabat, 6% dans la région Tanger-Tétouan et 5% dans les régions de Fès-Meknès et Marrakech-Safi.

L’AMIC relève que la part des transactions majoritaires a accusé une forte baisse (de 44% à 16%) entre la 2e et 3e génération de fonds en raison du recul des transactions en transmission. Toutefois, l’investissement des fonds depuis 2011 ne cesse de tendre vers des transactions de taille plus importante : le ticket moyen a doublé entre les fonds de 1ère (fonds créés entre 2000 et 2005) et 3e génération, passant de 5 à 9 MDH pour l’amorçage et le capital-risque et de 24 à 50 MDH pour les entreprises en phase de développement, transmission ou retournement.
Pour leur part, les désinvestissements ont crû de 10% en 2016, atteignant un montant de 205 MDH. A fin 2016, le cumul des montants désinvestis atteint ainsi 2,4 milliards de DH, soit près de 40% du montant global investi par l’industrie du capital investissement. La durée moyenne d’investissement est de 6 ans.

En termes de performance, les sociétés de gestion s’en sortent bien, avec un taux de rendement interne (TRI) brut moyen de 13% d’après la moyenne des multiples non pondérés, au même niveau que 2015.
L’AMIC met également en avant l’impact positif sur le plan économique et social du capital investissement. Les taux de croissance annuels moyens (TCAM) du chiffre d’affaires et des effectifs des entreprises investies à fin 2016 sont respectivement de 12,3% et 10,5%. De plus, l’intervention des fonds dans les entreprises crée une dynamique extrêmement bénéfique en matière de responsabilité sociale et environnementale, à travers la mise en œuvre de plans annuels de formation, de chartes d’éthique et de valeurs, de gestion prévisionnelle des emplois ou encore des actions environnementales et sociétales.

Près des deux tiers des fonds planifient la levée de nouveaux capitaux avant la fin du 1er semestre 2018

En matière de gouvernance l’impact des fonds est encore plus palpable. En effet, la gouvernance s’impose dans les mois qui suivent la prise de participations avec près de 100% des sociétés investies mettant en place audits, comités de suivi de l’activité, outils de reporting, indicateurs de performances et tableaux de bord ainsi que des politiques de définition et de suivi des budgets.
Notons que l’année 2017 présente des perspectives de développement favorables pour le capital investissement. Selon un sondage réalisé par le cabinet Fidaroc Grand Thornton, à l’aube de la 4e génération de fonds, 34% des fonds prévoient d’investir dans de nouvelles entreprises et 27% des fonds planifient la sortie de la majorité des entreprises encore en portefeuille au cours de l’année 2017. Près des deux tiers des fonds planifient également la levée de nouveaux capitaux avant la fin du 1er semestre 2018. Enfin, pour les cinq prochaines années, les prévisions confirment la tendance aux investissements multisectoriels avec une légère préférence pour le secteur agroalimentaire (13%) et la diversité des zones géographiques envisagées témoigne de politiques d’investissement opportunistes n’excluant aucune région du Maroc.