Des affaires résolues grà¢ce au «labo»

A 2 heures du matin, les services du laboratoire scientifique identifiaient l’explosif utilisé par les terroristes du 16 mai… soit moins de quatre heures après la tragédie.

A 2 heures du matin, les services du laboratoire scientifique identifiaient l’explosif utilisé par les terroristes du 16 mai… soit moins de quatre heures après la tragédie. Le service Incendies et explosifs est extrêmement sollicité dans les affaires de faux en écriture ou dans la falsification de monnaies (dirhams ou devises). Une section spéciale dépend de ce service et traite quotidiennement des cas de fausse monnaie !
En 1996, le service Incendies et exposifs a permis d’invalider la thèse de l’acte criminel qui avait prévalu
lors de l’incendie du Banana Café à Casablanca. L’explosion était en fait due au gaz.
C’est encore le même service qui a déterminé la cause de l’incendie de la prison d’Oukacha (27 morts) : un problème électrique.
Ledit service travaille toujours sur l’incendie de l’usine Dolidol en vue de savoir s’il s’agit d’un acte de malveillance ou d’un incident.
Mais l’affaire la plus sulfureuse est sans doute celle du «serial killer» casablancais qui décapitait ses victimes. Auprès de l’une d’entre elles, une lettre avait été retrouvée. Son contenu prétendait qu’il s’agissait là d’une vengeance, suite à un viol. Une perquisition a eu lieu au domicile d’un suspect. On a retrouvé un cahier d’écolier. Nos «experts» ont prouvé que la page arrachée provenait dudit cahier.
En 1996, un industriel était blessé par balles à Aïn Sebaâ. Ses agresseurs avait abandonné leur moto totalement calcinée. Ils avaient même pris la précaution de limer à l’aide d’une meule électrique le numéro de série ! Or, grâce aux méthodes chimiques du laboratoire, les techniciens ont révélé les neuf chiffres et les deux lettres d’origine ! Un miracle 100% scientifique qui a permis de remonter au propriétaire de l’engin.
Les fameuses recherches ADN sont le fer de lance de la police scientifique. Récemment, on l’a vu dans l’affaire de Marrakech : viol et meurtre d’une touriste finlandaise. Sept suspects avaient été arrêtés. De lourdes présomptions pesaient sur quelques-uns, mais ce sont les empreintes génétiques qui ont poussé le coupable à avouer ses forfaits.
A Casablanca, une ressortissante française fut retrouvée morte sur son lieu de travail. La scène du crime révéla la présence de deux sangs différents, masculin et féminin. On retrouva chez le suspect un blouson en jean tâché de sang. Les analyses démontrèrent qu’il s’agissait bien de celui de la victime et de l’assassin.
L’analyse ADN peut s’avérer utile dans d’autres cas. Cet été, deux enfants se sont noyés. L’un à Aïn Diab, l’autre à Dar Bouazza. Plusieurs jours après le drame, l’océan rejetait un corps méconnaissable. Or, les deux familles endeuillées réclamaient la dépouille. Seule l’analyse ADN a permis d’établir l’identité du noyé repêché.
Le service Empreintes génétiques
est par ailleurs sollicité dans le cas des recherches de paternité, dont le laboratoire national détient l’exclusivité.
Ainsi, une femme divorcée a pu prouver que son ex-mari était bien le géniteur de son fils… alors âgé de 13 ans ! Autre affaire : une mineure qui
avait eu un enfant à la suite d’un viol. Ayant accusé une personne, cette dernière fut incarcérée. Grâce à une expertise ADN, elle fut innocentée et relâchée !
Le service Toxicologie, qui a beaucoup œuvré dans la fameuse affaire de la «marée blanche» (cargaison de cocaïne échouée au large de Dar Bouazza), a permis de faire incarcérer de faux dealers qui revendaient de la vraie farine ou du ciment en guise de pseudo cocaïne ! chef d’inculpation : escroquerie.
Le service Toxicologie a notamment permis d’invalider la thèse de la mort par intoxication alimentaire sur un homme vivant seul. Très vite, nos scientifiques soupçonnèrent la mort par gaz. En effet, du monoxyde de carbone fut découvert dans le sang de la victime. La fuite de gaz émanait de son chauffe-eau et, durant la nuit, l’homme rendit l’âme dans son local exigu