Pouvoirs
FETE DU TRONE 2017 : Le Maroc sur la voie du développement durable
Organisation réussie de la COP22 avec des avancées majeures en faveur du climat, adoption de la stratégie nationale de développement durable, accélération des projets de transition énergétique…, l’année a été riche en réalisations.

La tenue de la COP22 a sans contexte placé le Maroc dans le club restreint des pays les plus engagés sur la voie du développement durable. C’est le moins que l’on puisse dire quand nous sondons les initiatives et les actions –tant publiques que non-gouvernementales – qui ont vu le jour avant, pendant et après cet évènement planétaire. Dans ce contexte, de nombreuses actions royales avaient donné le ton. Aussi, le gouvernement et le privé ainsi que la société civile ont su capter le message pour s’inscrire à leur tour dans une dynamique environnementale.
Accélération des modalités d’application de l’Accord de Paris qui ont été avancées de deux ans pour 2018, ratification de ce dernier par 11 pays à Marrakech, respect de l’engagement des pays riches de mobiliser 100 milliards de dollars d’ici 2020, création du Fonds d’investissement de Marrakech pour l’adaptation (MICA) ainsi qu’une dizaine d’initiatives du privé et de la société civile… La COP22, on le sait, a permis quelques avancées indéniables, malgré l’élection de Trump à la tête des Etats-Unis qui avait suscité beaucoup d’interrogations durant les 11 jours qu’a duré la grand-messe onusienne du climat.
COP22 : un engagement fort pour l’Afrique
Profitant de la tenue de la COP en Afrique, le Souverain avait pris l’initiative d’organiser le Sommet africain de l’action (S.A.A) ; un des moments forts du rendez-vous planétaire.
En plus d’unir la voix du continent africain, qui est, faut-il le rappeler, le plus touché par les effets du changement climatique – alors que ses émissions en gaz à effet de serre ne dépassent pas 4% selon l’OCDE –, le SAA a permis au Maroc d’asseoir son leadership continental et de démontrer sa capacité de mobilisation à quelques mois de son retour à l’Union Africaine.
Mieux, le S.A.A a été couronné par l’adoption d’une déclaration commune fixant les priorités climatiques des pays africains en invitant S.M. MohammedVI et le président en exercice de l’Union Africaine, Idriss Déby, à l’exécuter. Il en ressort également la création de trois commissions qui auront pour mission de piloter des initiatives dans des zones vulnérables, dont une pour la région du Sahel, présidée par le Niger, une deuxième pour la région du bassin du Congo, présidée par le Congo-Brazzaville et une troisième pour les États insulaires, sous l’égide des Seychelles. «J’ai pris l’initiative de vous convier à ce Sommet afin que notre continent harmonise la lutte contre les changements climatiques, et l’action en faveur du développement durable», avait précisé le Souverain en introduction de son discours devant les représentants de 50 pays africains.
«Fort du déploiement en cours, de son ambitieux programme, dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc met son savoir-faire à la disposition de ses partenaires. S’impliquant activement dans les projets dédiés à l’Afrique, le Royaume contribue, aujourd’hui, à y inclure de nouveaux partenaires, publics et privés, et à structurer les mécanismes de gouvernance», avait-il rappelé.
Et d’égrener certaines réalisations du Royaume dans ce sens : «En outre, il animera un réseau africain d’expertise climatique, à partir du Centre de compétences en changements climatiques installé au Maroc». Le Souverain a également cité l’initiative triple A en ces termes : «Sensible à la vulnérabilité du secteur agricole, et conscient de son importance vitale, le Maroc se mobilise pour la réalisation de l’initiative «Adaptation de l’Agriculture Africaine» ou “Triple A” (voir encadré).Ce dispositif innovant favorise l’adoption et le financement de solutions, destinées à la productivité et à la sécurité alimentaire».
Outre ce sommet réussi, l’action royale durant la COP a également apporté son lot d’actions certes symboliques mais qui ont eu le mérite d’exister. Exemple: le Souverain a institué le «Prix international pour le climat et l’environnement», doté annuellement d’un million de dollars, qui d’après Salaheddine Mezouar -le président de la COP22- sera destiné à «récompenser une action particulièrement innovante et à fort impact de changement lors de la tenue de chaque COP».
La SNDD enfin adoptée
A l’échelle nationale, l’action du Souverain en faveur de la transition énergétique et le développement durable s’est poursuivie après la COP par deux actes à retenir.
Le premier est le lancement en avril dernier de la dernière tranche du complexe Noor Ouarzazate tandis que le deuxième est l’adoption lors du dernier conseil des ministres d’une stratégie nationale de développement durable à l’horizon 2030. Surbooké durant le premier trimestre de l’année 2017 dans le contexte du retour du Maroc à l’UA-, l’agenda royal a assitôt prévu le coup d’envoi par le Souverain des travaux de construction de la quatrième et dernière tranche du programme solaire Noor Ouarzazate. Pour rappel, Noor VI, qui sera développé près de Ouarzazate sur une superficie de 137 hectares, est d’une capacité de 72 MW et utilisera la technologie photovoltaïque du type polycristallin avec un système de tracking à un axe. Elle nécessitera un investissement de 750 millions de dirhams, dont 659 millions de dirhams financés par la banque de développement allemande KFW, Bankengruppe.
Pour sa part, le projet de la stratégie nationale de développement durable 2030 qui était en gestation depuis 2015 a été enfin adopté lors du tout dernier conseil des ministres, tenu le 25 juin dernier à Casablanca.
Cette stratégie dresse l’état des lieux en matière de développement durable et s’assigne une vision déclinée en 7 enjeux prioritaires (gouvernance, économie verte, biodiversité, changements climatiques, territoires sensibles cohésion sociale et culture), ainsi que 31 axes prioritaires et 137 objectifs.
«Le suivi de l’exécution de cette stratégie sera confié à une commission ministérielle permanente visant à assurer la coordination des travaux des différents intervenants», indique-t-on du côté de l’agence MAP.
La vision, les axes ainsi que les objectifs de la SNDD devront ainsi être intégrés aux politiques sectorielles et spatiales. «La commission aura pour mission de procéder à l’évaluation de ces défis et élaborer des rapports à leur sujet», conclut la même source. En somme, l’impulsion donnée par S.M. Mohammed VI aux différents chantiers de développement durable montre la voie à suivre par les autres forces vives de la nation.
[tabs][tab title = »Repères« ]Repères – Le Centre 4C Maroc, institué en tant que groupement d’intérêt public (GIP), se présente comme une plateforme de développement des compétences nationales en matière d’adaptation au changement climatique (CC) et d’atténuation des émissions des GEZ et d’appui à l’amélioration de la recherche et de la gestion des connaissances dans ces domaines sur le plan national et régional. Quatre mois après le Sommet, cet entité fruit d’un partenariat entre le gouvernement et la coopération allemande (GIZ) a aussitôt tenu son conseil d’administration pour nommer son directeur, Mohammed Nbou. A ce jour, le centre a été déjà sollicité pour accompagner de nombreux pays dans la préparation des documents, des business plans, et la négociation avec le Fonds vert pour le climat. – L’initiative Triple A – lancée en amont de la COP22 organisée au Maroc – vise à réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques. Elle promeut et favorise la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités et solutions de financement. L’initiative constitue non seulement une réponse clé aux changements climatiques, mais également à l’insécurité alimentaire. Érigée en une des priorités de la présidence marocaine pour la COP22, l’initiative Triple A bénéficie à ce jour du soutien de 25 pays africains, de la CCNUCC et de la FAO. [/tab][/tabs]
[tabs][tab title = »FM6E : Fer de lance de l’action royale sur le terrain du tissu associatif »]Éducation au DD, sauvegarde du littoral, appui au tourisme durable… la Fondation MohammedVI pour la protection de l’environnement (FM6E) a mené une pléiade d’actions durant l’année 2016. D’après les chiffres clés publiés à l’issue de son conseil d’administration présidé par la Princesse Lalla Hasnaa, il s’agit pour le volet de la protection du littoral de 22 plages qui ont été labellisées «Pavillon bleu». Pour ce qui est du tourisme, 80 établissements touristiques ont arboré le label international «Clé Verte». Durant la COP22, la fondation a apporté son appui au calcul de l’empreinte carbone de la COP22, estimée à 6407 tonnes eq CO2, et a proposé aux participants de compenser leurs émissions sur des bornes dédiées sur le site de la COP22 et à l’aéroport de Marrakech. Concernant l’éducation au DD, l’édition 2016 des jeunes reporters pour l’environnement a primé 7reportages écrits et 6 photographies parmi une centaine.[/tab][/tabs]
