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Ce qu’en pensent des Sahraouis

Président du conseil municipal de Boujdour, tribu des Aroussiyne «Quatre régions et un tribalisme dont il faudra tenir compte» L’expérience de la régionalisation au Sahara devra être étendue au reste du territoire avec une réduction du nombre des régions à  trois ou quatre.

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Ettarozi sidi ahmed mahmoud
Président du conseil municipal de Boujdour, tribu des Aroussiyne «Quatre régions et un tribalisme dont il faudra tenir compte» L’expérience de la régionalisation au Sahara devra être étendue au reste du territoire avec une réduction du nombre des régions à trois ou quatre. Nous considérons qu’il faut adopter une nouvelle approche fondée sur le respect de la nouvelle élite de la région et l’abandon des anciennes pratiques. J’espère que la prochaine loi sur la régionalisation accordera des compétences élargies aux assemblées qui représenteront les populations locales. Cela permettra un renforcement du processus démocratique et la participation doit être collective pour ne pas laisser le champ libre aux lobbies actifs aussi bien ici qu’à Rabat.
Le développement doit toucher principalement l’élément humain. Le tribalisme est une réalité de la région accentuée par le pouvoir central. Cette société doit désormais s’insérer dans les autres composantes et dans le développement que connaît le pays.

Bachir Dkhil
Rallié, membre fondateur du Polisario, président de l’association Alter-forum, tribu des Rguibat
«Une régionalisationà la catalane»
Il faut déterminer quel genre de régionalisation nous souhaitons. Doit-elle ressembler à l’expérience basque, wallonne, catalane ou corse ? Je pense que l’exemple catalan est le plus proche de ma conception. Cela dit, l’une des spécificités de la régionalisation est la présence de partis régionaux, qui sont encore interdits par la Constitution. La véritable régionalisation passe d’abord par une révision de la loi suprême. Il faut être juridiquement prêt avant de faire quoi que ce soit. Il ne faut surtout pas oublier que la régionalisation est avant tout une mentalité qu’il va falloir créer et développer. Il faut une étude approfondie pour déterminer quelle forme de régionalisation nous souhaitons. Car, en fin de compte, la régionalisation n’est qu’un moyen pour garantir la paix sociale.

Mrabbih Rabbou Maoy Alinine
Membre du Conseil consultatif des affaires du Sahara
«Les partis politiques ne doivent pas pratiquer la surenchère»
La réforme entreprise ne doit pas être conçue par l’administration centrale au risque d’ignorer les spécificités locales et les préoccupations de la population. Il faut aussi trouver le moyen d’impliquer nos frères à Tindouf qui se sont affranchis de la tutelle algérienne. Il faut être sincère dans cette recherche de solution. Il est important pour les partis d’éviter la surenchère politique, et de ne pas laisser les pressions des échéances électorales peser dans leurs propositions.
Lors de l’élaboration du texte de loi sur la régionalisation, il faudra profiter des expériences étrangères des pays qui ont tenté avec succès la régionalisation tout en tenant compte des spécificités propres à la région. Il ne faut pas oublier que nous sommes un pays musulman, conservateur, arabe, notre géographie est désertique et nos ressources limitées.

Sidi Ahmed Cherkaoui,
Membre du Conseil consultatif des affaires du Sahara, tribu des Aït Oussa
«Il faut un réel transfert de la gestion et des compétences»
L’autonomie régionale signifie un réel transfert de la gestion et des compétences de Rabat au profit des populations locales qui connaissent mieux leurs problèmes. Des incidents sécuritaires et des problèmes économiques auraient pu être évités si la gestion avait été confiée aux locaux. Une question tout à fait légitime : pourquoi ne nomme-t-on pas de gouverneurs issus de la région ?
Une élite locale politique a été formée et, économiquement, la région dispose de potentialités importantes pour aller très loin.
S’agissant du Conseil consultatif des affaires du Sahara, il n’a jamais été doté des moyens nécessaires ni de missions. Les membres du conseil n’avaient jamais été associés aux décisions qui étaient toujours prises à partir de Rabat.