Le changement est nécessaire, mais ce n’est pas le moment
L’actuel gouvernement a-t-il besoin d’une nouvelle approche des choses ? Je dirais oui. Faut-il aller dans le sens d’une rationalisation de la structure gouvernementale, d’une plus grande responsabilisation des ministres, d’une coordination accrue entre les départements ? Là encore, c’est oui. Un remaniement, ou un changement de gouvernement devrait se faire dans cette optique.
Il y a une étanchéité entre les ministères, l’information ne circule pas suffisamment et la multiplication des initiatives entraîne souvent une déperdition d’énergie et de ressources. Autre risque, le gouvernement ne fonctionne pas comme une coalition de partis. Le caractère politique dont il se prévaut n’existe pas dans les faits : le gouvernement n’est pas un collectif politique, la majeure partie de ses chantiers est gérée sans implication des partis.
Mais est-ce une raison pour changer maintenant ? A deux années des législatives, je ne vois pas un changement de gouvernement qui irait vers une rationalisation de l’action gouvernementale. Pour avoir un sens, le changement doit être profond, or tout chambouler maintenant présente le risque de retarder sérieusement les chantiers en cours, même si le gouvernement ne fonctionne pas avec l’efficacité souhaitée. Le seul changement envisageable est l’ajustement technique. Je ne parle pas ici de réduction des départements qui ne serait cohérente qu’avec la mise en place des pôles ministériels.
Larabi Jaïdi Président de la Fondation Abderrahim Bouabid