De nouveaux ministres n’inventeront pas la poudre

Les remaniements ont toujours été précédés par des années de rumeurs. On lance parfois des ballons d’essai au niveau officiel pour voir la réaction de l’opinion publique. Certains journaux ont formulé l’hypothèse d’un changement dans le cadre de l’évolution de la situation au Sahara marocain. L’hypothèse se défend, mais le problème peut aussi se régler en discutant avec les forces non représentées au gouvernement.
On peut se demander si un tel changement est nécessaire sans le situer dans un contexte de réforme profonde. Il faut d’abord un changement de politique générale et un saut qualitatif quant à la manière dont la responsabilité est exercée au sein du gouvernement. Les responsabilités de l’exécutif doivent être claires, sans interférences. Aujourd’hui, le patronat n’a pas de projet de société pour situer ses revendications qui peuvent être justes. Il en est de même avec le gouvernement. (…) Les deux doivent changer de logique, quoi que les responsabilités se situent surtout au niveau du politique qui manque de vision.
Même si on changeait les ministres, ces derniers n’inventeront pas la poudre. (…) Tout en restant dans le cadre d’un soutien sans faille à la monarchie et tout en reconnaissant à cette dernière un rôle majeur au niveau de la sécurité nationale, de l’autorité religieuse et des grands dossiers, il faut que le premier ministre puisse assumer ses responsabilités. Il faut aussi un nouveau système électoral qui permette l’émergence de majorités claires afin d’assurer la cohérence du gouvernement

Abdelali Benamour Fondateur d’Alternatives