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Procréation médicalement assistée, il est urgent d’avoir une loi au Maroc

Il est urgent de mettre en place une structure, à  l’instar de l’Agence de biomédecine, en France En attendant une loi encadrant l’activité, une circulaire conjointe entre le ministère de la santé et l’ordre national des médecins s’impose.

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Au Maroc, durant la dernière décennie, l’assistance médicale à la procréation (AMP) a réalisé un progrès remarquable.Des centres d’AMP ont ouvert leurs portes dans plusieurs villes, essentiellement à Casablanca, Rabat et Marrakech.Chaque centre assume sa propre notoriété et ses propres résultats. Mais, peut-on parler de résultats et, à fortiori, de statistiques sans un registre national des bébés nés par procréation médicalement assistée, s’est interrogé le Dr Mohammed Yacoubi, lors du XXVIe Congrès national et du XIXe Congrès maghrébin de la fertilité et de la contraception, qui s’est tenu à Casablanca les 19, 20 et 21 décembre. Pour l’AMP au Maroc, il est urgent d’instaurer un balisage des activités des centres de procréation médicalement assistée, prévient ce vétéran de la gynécologie obstétrique marocaine.
En attendant une loi réglementant l’AMP, une circulaire ministérielle conjointe avec le conseil national de l’ordre de médecins s’impose. Elle pourrait mettre fin à l’improvisation et aux dérives,qui font fi de toute éthique médicale, a asséné le Dr Yacoubi, président de la Société marocaine de fertilité et de contraception. Chaque centre d’AMP devrait alors être soumis obligatoirement à un agrément et à une accréditation d’exercice et il devrait avoir son propre biologiste maîtrisant les techniques de reproduction.Cette mesure faciliterait l’instauration d’un registre national de PMA, et exigerait l’obligation de résultats pour chaque centre. L’obligation de résultats serait contrôlée par des inspections périodiques et plus particulièrement celle du registre d’activité. Les résultats consignés de chaque centre d’AMP autorisé constitueraient des bases de données pour un registre national. A ce jour, au Maroc, il n’ y a aucune statistique sur cette activité, que ce soit le nombre de médecins qui la pratiquent, celui des centres, ou encore les dépenses qu’elle engendre.A titre d’exemple, chaque année, en France, sont répertoriés 9 500 naissances d’enfants issus de fécondation in vitro, 4 000 naissances à la suite d’une insémination artificielle, 80 000 prélèvements amniotiques en vue d’un diagnostic chromosomique, 600 000 tests sériques (évaluation du risque d’anomalie chromosomique sur le futur enfant) et 5 000 interruptions médicales de grossesse liées à un diagnostic prénatal.
Des praticiens ont appelé à ce que les autorités de santé au Maroc s’inspirent de l’Agence de biomédecine en France. Cette instance est agréée par les praticiens pour les activités cliniques et biologiques d’assistance médicale à la procréation,délivre un avis en matière d’autorisation d’exercer des activités d’assistance médicale à la procréation. Parmis ses prérogatives, il y a aussi la mise en place d’un dispositif de vigilance pour les activités cliniques et biologiques liées à l’assistance médicale à la procréation, l’évaluation des activités d’assistance médicale à la procréation, de diagnostic prénatal et génétique et également la mise en place du suivi de l’état de santé des personnes qui ont recours à l’assistance médicale à la procréation.