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L’Etat français actionnaire de Renault/Nissan récuse toute “déstabilisation de l’alliance”
Le ministre français de l’Economie, Emmanuel Macron, a démenti mardi qu’il y ait une “déstabilisation de l’alliance” Renault-Nissan de la part de l’Etat français, actionnaire de l’ensemble, en réponse à des inquiétudes exprimées la veille par le constructeur japonais.
“Nous tenons à l’alliance Renault-Nissan”, a assuré le ministre, tout en prévenant que l’Etat “ne serait pas un actionnaire au rabais” dans Renault. Il a notamment rappelé que l’alliance entre les deux constructeurs avait été signée à un moment où Nissan “allait mal”.
“Renault a pris des risques, a investi son argent pour aller soutenir ce groupe. Nissan va mieux aujourd’hui et nous devons tous nous en féliciter, c’est notre force collective”, a-t-il estimé, jugeant que que l’alliance restait “essentielle” à la réussite du groupe français.
“Rappeler les faits, la réalité de ce qu’est l’alliance, de son texte constitutif (…), rappeler que l’Etat avait 40% à ce moment-là, et qu’aujourd’hui nous avons 15%, c’est montrer qu’il n’y a pas de déstabilisation de l’alliance de notre part”, a insisté M. Macron.
En vérité, l’Etat français est monté au printemps dernier à 19,7% du capital de Renault. Cette offensive, destinée à lui assurer des droits de vote doubles, a bouleversé le subtil équilibre entre les deux partenaires et n’a pas été du goût de Carlos Ghosn, le patron de l’alliance.
Le ministre a rappelé que cette montée au capital était “momentanée” et que le gouvernement retrouverait “la position initiale, c’est-à-dire les 15,01% que l’Etat avait dans Renault avant cette opération”.
“Lorsque nous avons conclu l’alliance, nous avions 40% de Renault, que l’on n’aille pas me raconter des histoires”, s’est emporté M. Macron, en défendant la “légitimité” de l’Etat à disposer de votes doubles, en tant qu’actionnaire de long terme.
“Je crois que nous sommes actionnaires dans Renault depuis 1945, ce qui doit correspondre à peu près à la notion d’actionnaire de long terme”, a-t-il assuré.
Lundi, Nissan s’était dit “inquiet” de la récente montée de l’Etat français au sein du capital de son partenaire Renault, tout en refusant de commenter les rumeurs de projets de “rééquilibrage” de l’alliance.