Influences
Le sang dans les urines, signe d’alarme des tumeurs de la vessie
Avec 170 urologues pour tout le pays, le Maroc est incapable de faire face aux affections urologiques.
L’objectif principal de la première journée d’urologie-oncologie qui sera organisée à Rabat, samedi 15 décembre, est d’essayer d’établir des consensus diagnostiques et thérapeutiques sur les principaux cancers urologiques et ce à travers des cas cliniques interactifs. Et même si l’on ne dispose pas encore de statistiques fiables, basés sur la collecte d’informations (projet initié par l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer), on peut avancer et en se basant sur les statistiques hospitalières, que le cancer de la vessie vient en tête de liste, suivi du cancer de la prostate qui est en voie d’augmentation au Maroc, affirme Pr Zakaria Belahnech, président de la Société marocaine d’urologie (SMU).
Parmi les erreurs de diagnostic communément commises, retardant de la sorte le diagnostic, celle consistant à ignorer l’hématurie (sang dans les urines), qui est un signe d’alarme capital des tumeurs de la vessie ainsi que l’oubli ou le refus de pratiquer un toucher rectal, examen indispensable dans le dépistage précoce du cancer de la prostate. Et il est évident que les cancers urologiques, à l’instar des autres cancers de l’homme, ont bénéficié d’avancées thérapeutiques et technologiques qui imposent d’être débattues régulièrement pour permettre une mise à jour des connaissances des urologues. Parmi ces avancées, la disponibilité actuelle de thérapies par voie orale pour les cancers métastatiques du rein. Pr Belahnech se désole que le Maroc ne dispose que de 170 urologues pour tout le pays, avec une très mauvaise répartition géographique. Mais le rendez-vous capital de cette Ie journée d’urologie-oncologie reste l’établissement de protocoles «multidisciplinaires», pour une prise en charge standardisée aux normes internationales, qui seront soumis aux organismes gestionnaires de l’Amo, pour validation.
Zakaria Belahnech déclare que la Société marocaine d’urologie, soucieuse de moderniser son arsenal réglementaire, va proposer à ses membres, le 15 décembre, un projet de modification du statut de la SMU, qui deviendra l’Association marocaine d’urologie (AMU). Elle sera gérée par un conseil d’administration de 10 à 16 membres qui seront élus en assemblée générale pour une période de 3 ans. Ces derniers éliront parmi eux le bureau de l’AMU composé de 8 membres. Cette participation plus large permettra aux urologues d’avoir un organe représentatif plus efficace à même de relever un certain nombre de défis.