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La télécardiologie incontournable pour les professionnels marocains

Détection précoce des anomalies cardiaques, économie de temps et d’argent, ses avantages sont évidents pour les porteurs de stimulateurs cardiaques.

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Aujourd’hui, dans plusieurs centres de cardiologie à travers le monde, les patients porteurs de pacemakers sont suivis à distance grâce à la technologie de la télécardiologie. Actuellement, les patients marocains porteurs de stimulateur ou de défibrillateur cardiaque sont obligés de faire le déplacement vers les centres spécialisés, à Rabat ou à Casablanca, pour vérifier l’efficacité des appareils externes de contrôle de leur activité cardiaque.

Pourtant, au Maroc, l’informatique et les télécommunications ont déjà permis des sauts qualitatifs dans des disciplines comme la radiologie et la traumatologie orthopédique, notamment la pose de prothèse du genou ou de la hanche assistée par ordinateur ou la lecture à distance de clichés radiologiques par des centres européens. Pourquoi donc ce retard de la cardiologie marocaine, pourtant à la pointe dans plusieurs domaines ?

Il faut préciser que les stimulateurs cardiaques s’adressent aux patients qui souffrent d’un ralentissement du rythme cardiaque responsable de vertige, d’essoufflement voire de syncope. On ne dispose pas au Maroc de statistiques officielles sur la pose de ces pacemakers, pourtant pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Le stimulateur, qui est implanté sous la peau, est un petit ordinateur qui contrôle le rythme cardiaque par l’intermédiaire de fils électriques reliés au muscle cardiaque.

Quand le cœur ralentit, le stimulateur envoie une décharge au muscle cardiaque, laquelle provoque une contraction qui évite la survenue d’un malaise, explique le Dr Rokia Fellat, cardiologue et rythmologue au sein de la Ligue de cardiologie de l’hôpital Ibn Sina. Le défibrillateur, lui, exerce une double fonction : il stimule le muscle cardiaque et peut aussi envoyer des chocs électriques qui vont arrêter un emballement des ventricules.

Défibrillateurs et stimulateurs sont dotés d’un système de mémoire grâce auquel ils stockent diverses informations sur l’activité cardiaque. Les porteurs de ces pacemakers sont suivis en consultation dans un centre spécialisé tous les six mois, où l’on contrôle leur fonctionnement via un ordinateur externe. Mais ces consultations répétitives sont contraignantes et nécessitent des déplacements. D’autre part, certaines anomalies ne sont découvertes que tardivement. Un malade dont le fil du défibrillateur s’est coupé peut faire une mort subite.

Un autre, qui a un emballement des oreillettes, risquera une embolie.
Le nouveau système de surveillance par télécardiologie, n’est pas encore disponible au Maroc. Pour le Dr Arnaud Lazarus, éminent cardiologue français, la télécardiologie présente plusieurs avantages. Une détection précoce d’éventuelles anomalies. Pour les patients éloignés de leur centre de stimulation, une diminution du nombre de contrôles.

Une utilisation plus longue des appareils car on évite de les remplacer précocement. Un plus grand confort du malade qui se sent en sécurité. Il est temps que la cardiologie marocaine se dote de cette technologie. La rencontre annuelle du collège des cardiologues marocains, qui se tiendra à Rabat les 18 et 19 octobre, apportera sûrement du nouveau dans ce domaine.