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La médecine scolaire doit jouer un rôle de prévention du harcèlement

Dépression, retards en classe, refus d’ouvrir son cartable devant ses parents…, des signes pouvant alerter sur un possible harcèlement de l’enfant à  l’école.

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Le harcèlement, les brimades et autres intimidations constituent un phénomène social dont sont victimes environ 15% des élèves en France. Au Maroc, on ne dispose pas de statistiques sur ce phénomène qualifié par les pédopsychiatres de véritable gangrène scolaire. Insidieux, le mal s’incruste et se révèle parfois difficile à identifier.

Il peut s’agir d’une conduite agressive intentionnelle d’une seule personne ou de plusieurs, envers une autre, qui se répète régulièrement, au point d’engendrer une relation dominant-dominé. Les bons élèves, à l’aise dans leurs études, sont des proies de choix. Nicole Catheline, pédopsychiatre au centre hospitalier Henri-Laborit de Poitiers, membre du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, a analysé ce fléau dans ses dimensions sociale, humaine et institutionnelle, dans son dernier ouvrage, paru début septembre, Harcèlements à l’école (éd. Albin Michel, septembre 2008).

Comment déceler les victimes du harcèlement ? Il n’existe pas de signes spécifiques, mais il y a des changements de comportement de l’enfant, qui doivent retenir l’attention. Parmi eux une perte de confiance en soi, un état dépressif, des retards en classe, le refus d’ouvrir son cartable devant ses parents car il contient des affaires endommagées par un harceleur, ou encore de l’argent subtilisé dans la caisse familiale pour satisfaire un racket. La vigilance d’un corps enseignant mieux informé sur les manifestations du harcèlement entre élèves, peut, certes, éviter dans nombre de cas que s’installe une pathologie chez le harcelé.

D’où l’importance de développer la médecine scolaire dans notre pays, pour informer enseignants et élèves sur les violences à l’école et leurs répercussions sur le rendement du système. Aujourd’hui, le système éducatif, bien qu’il ait relativement évolué, faute de formation adéquate des enseignants et d’un service de santé scolaire efficient, peut laisser un maître punir de manière répétitive un enfant qui entend mal et/ou voit mal. Pour juguler ce phénomène, la France dispose de 1800 médecins scolaires et de 7 600 infirmières. Au Maroc, la médecine scolaire est tout simplement absente.