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Accidents de la route : ce que peuvent faire les médecins

La recrudescence des accidents de la route impose un contrôle de la santé des conducteurs
L’intervention du médecin traitant et du médecin du travail s’imposent. Des commissions médicales du permis de conduire doivent être créées.

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Devant la recrudescence des accidents de la voie publique (AVP), le rôle de l’état de santé du conducteur ne doit plus être méconnue. De fait, l’implication du médecin dans la prévention – médecin traitant, médecin du travail et surtout médecin des commissions médicales du permis de conduire – s’impose. De même, il est impératif d’établir une liste exhaustive des pathologies capables d’altérer les facultés de conduite de l’automobiliste. Au Maroc, on ignore par exemple l’incidence des malaises (syncopes, épilepsies, trouble du sommeil…) dans la fréquence des AVP, alors qu’aux USA et de manière moindre en France, les troubles de la vigilance sont étudiés.

L’implication du médecin dans toute démarche visant la réduction des AVP est essentielle pour au moins trois raisons. La première relève de l’éthique. Le médecin se doit de contre-indiquer la conduite en présence d’un danger. La deuxième est déontologique : les articles 2 et 3 du code déontologique stipulent que le médecin doit éviter à la population tout danger. La troisième raison est législative : le Code de la route fait en effet allusion à certains troubles de la vigilance ou de la vision.

Le médecin traitant, dont la responsabilité est surtout morale actuellement, doit évaluer les risques encourus par son patient. Sa responsabilité est également légale car il peut y avoir mise en danger directe ou indirecte de la vie des autres.

Le médecin du travail doit tenir compte de l’état de santé du chauffeur professionnel et mettre en route les examens de dépistage. Il peut être responsable pénalement.
Quant aux médecins des commissions médicales du permis de conduire, ils n’existent pas encore au Maroc. En France, ils sont formés à l’Ecole nationale de la sécurité routière où sont enseignées les pathologies à dépister. En l’absence d’un tel organisme, certains sujets conduisent avec des pathologies acquises et jamais dépistées !

Parmi les causes médicales les plus fréquentes des AVP, on a les troubles du sommeil (hypersomnolence diurne, narcolepsie, syndrome d’apnée du sommeil, ce dernier touchant 3 à 5% de la population générale et augmentant avec l’âge). Les pertes de connaissance liées à l’épilepsie ou les accidents vasculaires cérébraux des sujets âgés peuvent également justifier l’interdiction de conduire. Comme il est impératif que la vue et l’ouïe soient systématiquement dépistées. Les drogues, la fatigue, l’alcool et le téléphone portable perturbent aussi la vigilance. Enfin, il est indispensable que le médecin prescripteur connaisse l’effet sédatif des médicaments qu’il prescrit et en informe son patient.
A quand des textes de loi impliquant de façon explicite le médecin marocain dans la problématique des accidents de la voie publique ?