Influences
320 médecins d’hygiène seulement pour 1 500 communes
Leur tâche consiste essentiellement à délivrer des constats de décès et permis d’inhumer L’Intérieur va organiser un concours pour le recrutement de 120 médecins qui seront affectés dans les «Bureaux communaux d’hygiène».
Ils ne sont que 320 médecins spécialisés dans l’hygiène pour les 1 500 communes urbaines et rurales que compte le Maroc. Cette insuffisance est relevée par le IVe congrès national de la Société marocaine des médecins d’hygiène et de salubrité publique (SMMHSP), qui s’est tenu à Rabat les 5 et 6 mars, sous le thème : «Hygiène et salubrité publique en milieu communal».
Pour le Dr Rajae Elkasri, responsable du bureau municipal de Témara et vice-présidente de la SMMHSP, les attributions du médecin du Bureau municipal d’hygiène (BMH) s’articulent autour de quatre axes : technique, médico-légal, médico-social et administratif. Le contrôle de l’hygiène alimentaire et de la restauration collective, l’hygiène de l’habit, des installations industrielles et scolaires, ainsi que l’hygiène de l’environnement sont les principales tâches qui entrent dans le volet technique des activités d’un médecin travaillant dans une collectivité locale.
Le contrôle alimentaire, précise le Dr Najat Oulachguer, consiste à examiner les différentes étapes par lesquelles passe chaque denrée alimentaire, de la préparation au transport, à l’exposition et à la vente. Chaque étape exige le contrôle du produit, du personnel, des matériaux utilisés et du local. Souvent, des prélèvements sont effectués et envoyés à l’Institut national d’hygiène, à l’Institut Pasteur, aux laboratoires de la gendarmerie ou des délégations du ministère de l’agriculture.
Malheureusement, déplorent les médecins des communes, les résultats arrivent en retard, et même s’ils arrivent à temps, «nous ne disposons pas de moyens pour agir ou sévir». Sur un autre plan, ajoute le Dr Elkasri, le contrôle médical du personnel qui manipule les produits alimentaires doit se faire au moins une fois par an, et doit être sanctionné par la délivrance d’une carte sanitaire spéciale, attestant que la personne est indemne de toute maladie contagieuse et qu’elle est autorisée à manipuler les produits alimentaires.
Le volet médico-légal des activités du médecin du BMH est dominé par la délivrance des constats de décès et permis d’inhumer. C’est une pratique quotidienne, week-ends et jours fériés compris, constate le Dr Elkasri.
Le médecin des communes exerce également des activités médico-sociales, dont la principale est la lutte contre la rage, par la prise en charge et la vaccination des personnes mordues par des chiens ainsi que par l’inspection du ramassage des chiens errants. Il faut noter qu’en 2007 on a dénombré 42 cas de rage animale et 23 cas de rage humaine mortelle.
Sur un autre plan, et pour remédier à l’insuffisance des médecins d’hygiène, signalons que le ministère de l’intérieur projette d’organiser un concours pour le recrutement de 120 médecins qui seront affectés dans des «Bureaux communaux d’hygiène», appellation plus appropriée qui remplacera celle de «Bureaux municipaux d’hygiène».