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Influences

1993 : Nestlé, la harira en sachet

Quelques jours avant le Ramadan, Nestlé Maroc avait présenté au grand public la harira, soupe marocaine déshydratée. Usinés à El Jadida, ces «sachets» devaient être exportés notamment vers les pays arabes. C’est un investissement de 500 MDH qui ne se limite pas à la soupe.

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L’unité de Nestlé, établie dans le quartier industriel d’El Jadida, a commencé à tourner à la «cadence industrielle» depuis le début de janvier courant. Le premier produit qui va être commercialisé sous le label «Maggi» n’est autre que la harira (soupe marocaine aux composantes déshydratées). Un effet promotionnel conséquent est prévu pour accompagner le placement de ce produit aux divers points de vente. En effet, au-delà des dégustations déjà organisées dans les grandes surfaces, notamment à Marjane (Rabat), des films génériques expliquant comment les ménagères peuvent préparer la soupe Nestlé doivent succéder aux sports incitatifs – puisque énigmatiques ? – programmés sur les chaînes de télévision jusqu’au 29 janvier.

Exporter la …soupe
Dans un premier temps, cet effet promotionnel sera axé sur le marché local en vue d’habituer les consommateurs potentiels à ce nouveau produit, intégrant tous les ingrédients de la harira traditionnelle. Le prix a été étudié spécialement pour répondre aux attentes des ménagères : 9,5 DH le paquet pour 4 bols. Mais il est vrai que Nestlé El Jadida cible également le secteur de la restauration et de l’hôtellerie. Un créneau jugé porteur, eu égard à la facilité ainsi accordée aux chefs cuisiniers.
Actuellement, l’unité d’El Jadida a une capacité installée de 1.500 tonnes par an. Cependant, la ligne de production conçue spécialement pour la harira ne tournera à plein régime que d’ici 4 ans. Le temps de familiariser les consommateurs locaux et de prospecter les marchés étrangers, notamment arabes, où la soupe marocaine est très appréciée.

Lait en poudre
Parallèlement, Nestlé Maroc n’entend nullement renoncer aux produits de la firme-mère. La production des laits en poudre et pour enfants est programmée. Sept centres de collecte de lait, déjà opérationnels à l’intérieur des villages de Doukkala, permettent le ravitaillement de l’unité en 8.000 litres par jour. A ce niveau, aucun problème n’est à signaler même si la Centrale Laitière, établie de longue date dans la région, dispose de ses propres centres de collecte. Le potentiel en lait est jugé tellement important dans cette zone qu’il écarte tous les risques que la concurrence pourrait engendrer.
En tout cas, l’unité d’El Jadida compte se tailler une place de choix sur le marché des laits en poudre (estimé à 600 tonnes par an), des laits pour enfants (dont la consommation varie entre 1.000 et 1.500 tonnes par an), des farines (1.200 tonnes annuellement absorbées).
Nestlé Maroc compte produire localement les variétés de laits connus sous diverses appellations dont notamment Nido, Nativa et Guigoz. Pour ce dernier produit destiné aux enfants, il y a lieu de signaler que l’unité d’El Jadida qui a entamé le processus de fabrication en dispose déjà en stock. A ce propos, on signale que la capacité de production installée est importante au point de pouvoir absorber et dépasser la demande locale. Maris le développement de la production demeure largement tributaire du marché de l’exportation.
C’est la raison pour laquelle Nestlé Maroc table sur le marché maghrébin, l’Algérie et la Tunisie essentiellement, pour développer son activité relative aux produits diététiques pour enfants. En attendant, Nestlé Maroc entend dès octobre prochain proposer les farines pour enfants «Cerelac».
Pour les produits diététiques pour enfants, il y a lieu de signaler que Nestlé Maroc importe de grandes quantités de blocs de vitamines destinés à renforcer leur qualité nutritive. Idem pour le soja, à la base de farines meilleur marché et disposant d’une valeur protéinique importante. Au-delà de ces produits, Nestlé Maroc entend également produire déjà juillet prochain le célèbre café soluble «Nescafé».

A la Une de «La Vie économique», le 29 janvier 1993, on parlait déjà de la convertibilité totale du Dirham…

A.E.M.