Voitures asiatiques : le coup de gueule de Chami

Il justifie le traitement privilégié dont bénéficie l’Europe.

Ras-le-bol ! Le ministre de l’industrie et du commerce, Ahmed Chami, est ulcéré par les sorties répétitives des concessionnaires de véhicules de marques asiatiques -réunis au sein du groupement le Givet-, la dernière en date ayant eu lieu le 23 mars. Ces derniers, depuis quelques mois, dénoncent régulièrement la concurrence déloyale des voitures importées d’Europe qui bénéficient d’un démantèlement douanier important devant se traduire, à terme, par une différence de 17,5 points de droits, alors qu’ils réclament un différentiel de 10 points seulement.
Pour le ministre, la polémique est injustifiée. Pour tenter d’expliquer économiquement cette situation, il avance trois arguments. D’abord, dit-il, «l’Europe est notre premier partenaire, elle nous achète pour 30 milliards de DH de biens chaque année et nous a ouvert ses marchés, ce qui n’est pas le cas de pays asiatiques, notamment le Japon et la Corée du sud». Ensuite, «l’autre avantage que nous avons avec les Européens c’est qu’ils viennent investir chez nous massivement en créant de la richesse et des emplois». Pour cela, il donne comme exemple l’investissement du constructeur français Renault à Tanger Med. En somme, c’est du donnant/donnant : L’Europe est le premier partenaire du Maroc et il est tout à fait naturel, pour M. Chami, qu’elle ait un traitement privilégié. Et il ne s’en cache pas. Au-delà, le ministre propose à ces concessionnaires de marques asiatiques une solution : «S’ils importent des véhicules de marques asiatiques fabriqués dans des sites européens, ils bénéficieront eux aussi des baisses de droits de douane». La réponse du gouvernement est on ne peut plus claire : le différentiel des droits de douane qu’ils dénoncent restera en l’état.