Vision 2020 : le qualitatif d’abord, les chiffres ensuite

Le gouvernement, et particulièrement le ministre du tourisme, Mohamed Boussaïd, semble avoir tiré les leçons des objectifs trop ambitieux fixés pour la Vision 2010. Pour confectionner la stratégie touristique à l’horizon 2020, le ministre a décidé d’adopter la démarche inverse de celle suivie auparavant : pas d’objectifs chiffrés, comme les 10 millions de touristes par exemple, la capacité litière et aérienne pour y arriver. Dans un aparté accordé à La Vie éco à ce sujet, le ministre explique, en effet, que, «pour la Vision 2020, nous exprimerons d’abord ce que le Maroc souhaite avoir en matière d’hôtellerie et de tourisme et nous en déduirons ce que cela aura comme retombées en termes d’arrivées et de nuitées».
Depuis quelques mois déjà, M. Boussaïd avait progressivement enclenché un réajustement de la méthode de son prédécesseur, Adil Douiri. C’était précisément au moment de l’annonce de la défection du groupement adjudicataire de la station de Taghazout. Profitant du revers, le ministre avait préconisé un réajustement de la taille des projets et des ambitions et ne cachait pas sa préférence pour des projets progressifs et de taille humaine.
C’est d’ailleurs l’approche qu’il entend mettre en application pour la station de la Plage Blanche à Guelmim dont la convention sera signée dans quelques jours avec le groupement égyptien Pickalbatros. Ce dernier commencera, dans un premier temps, par construire et exploiter un club de vacances de taille moyenne et valorisera le site au fil des années et en fonction du potentiel.