Réforme agraire incertaine

Cette affaire suscite un malaise dans les milieux agricoles étrangers qui
aimeraient que le problème soit posé en termes clairs.

On ne parle plus dans les milieux agricoles et les autres qui s’intéressent à  la question que de la réforme agraire. En fait, il est pour le moment délicat de s’avancer dans ce domaine et la sagesse commande d’attendre. Néanmoins, des chiffres ont été avancés de diverses sources ces derniers jours. Les premières mesures qui seraient prises dans le cadre de la réforme intéresseraient 56 000 hectares au total dont : – 25 000 hectares dans le périmètre irrigué du Beht sur lesquels 15 000 ha de lots de colonisation et 10 000 de «melk»; – 27 000 hectares dans le périmètre irrigué du Gharb en lots de colonisation; – 4 000 hectares de lots de colonisation dans le Tadla; Ces terres comprendraient notamment 10 000 ha d’agrumes, 10 000 d’euca-lyptus, 4 000 à  5 000 de vignes et 27 000 à  28 000 ha de cultures annuelles. Ces premières mesures viseraient essentiellement à  assurer le plein emploi l’an prochain de la sucrerie du Beht en étendant les cultures de betteraves. On peut dès lors objecter que la récupération des plantations d’agrumes et forestières ne s’imposent pas. Est-ce à  dire que l’on négocie ? Il est probable que des contacts sont noués entre Paris et Rabat depuis la déclaration de M. Boutaleb au sujet des terres de colonisation. On sait qu’à  partir de lundi, des commissions itinérantes vont visiter les exploitations concernées. Un inventaire contradictoire sera effectué, ce qui semble indiquer que les bases d’une indemnisation future seront au moins assurées. Quoi qu’il en soit, cette affaire n’est pas sans susciter un certain malaise dans les milieux agricoles étrangers qui aimeraient que le problème soit une bonne fois pour toutes posé en termes clairs et connaà®tre enfin leur avenir.